Avec le prolongement du confinement, les cols bleus et les cols blancs craignent que les villes procèdent à des mises à pied massives parmi leurs effectifs.
Nouvelles
Labeaume et son parti intentent des poursuites
03 août 2011
(Québec) – Chose promise, chose due. Le maire Régis Labeaume met ses menaces à exécution et intente deux poursuites de 200 000$ chacune contre le conseiller indépendant Jean Guilbault et le chef syndical Jean Gagnon.
Concrètement, le maire réclame à chacun 100 000$ en dommages et intérêts pour atteinte à sa réputation. De plus, son parti, Équipe Labeaume, réclame également 100 000$ à chacun pour les dommages que la formation estime avoir subis en raison des déclarations des deux hommes. C’est donc un total de 400 000$ qui est réclamé en tout.
Lundi, le maire et son parti envoyaient une mise en demeure à Jean Guilbault et une autre à Jean Gagnon dans lesquelles ils leur donnaient 48 heures pour se rétracter sur de récentes attaques à leur endroit. Jeudi, les deux ont annoncé qu’ils refusaient d’obtempérer, estimant être victime d’intimidation. Ils ont plutôt promis de contre-attaquer s’ils étaient bel et bien poursuivis, ce qui est maintenant le cas.
«La poursuite a été transmise aujourd’hui. À partir de là, la justice suit son cours», a indiqué le maire lors d’un point de presse. Les frais de cette poursuite seront assurés par sa formation politique, Équipe Labeaume, et non par la Ville de Québec. «C’est le parti, mais ça pourrait être moi personnellement. Je n’ai pas de problème à poursuivre quelqu’un personnellement, et j’irais jusqu’au bout. Mais c’est Équipe Labeaume, parce que mes collègues sont là-dedans, je ne me considère pas comme seul.»
REPROCHES
Régis Labeaume reproche à l’indépendant Jean Guilbault d’avoir déclaré en entrevue à la station VOX que le maire avait prévenu les membres de son parti au lendemain des élections de 2009 que «s’il mettait un conseiller dehors, il détruirait sa réputation et pour toujours». Les 27 autres membres du parti présents à cette rencontre ont signé une lettre sous serment lundi assurant que leur chef les invitait simplement à respecter les plus hauts standards d’honnêteté.
Élu pour la première fois voilà un an avec Équipe Labeaume, Jean Guilbault a claqué la porte un an plus tard en dénonçant le «manque de respect» et le «régime de peur» instauré par le maire. «J’étais considéré comme une plante verte», avait alors déclaré cet agronome de carrière.
Équipe Labeaume reproche également au président du syndicat des cols blancs, Jean Gagnon, une déclaration publique, lancée lors d’une conférence de presse la semaine dernière organisée pour dénoncer des coupes annoncées au budget de la Ville.
«Il va falloir s’assurer que ce qu’on coupe, on ne l’envoie pas dans la colonne des contrats parce que les contrats, vous savez ça sert à quoi : ça sert à remplir les caisses électorales!» Celui-ci avait spécifié aux médias à ce moment qu’ils pouvaient le citer.
Lorsque joint jeudi après-midi, Jean Gagnon ne s’est pas dit surpris par la poursuite intentée contre lui. «Ce n’est pas une surprise. Il a tellement fait un gros show avec ça que s’il ne l’avait pas fait, il aurait encore perdu la face.» Le chef syndical a préféré ne pas faire d’autre commentaire pour l’instant. Il a rencontré son avocat jeudi après-midi et compte présenter sa défense la semaine prochaine.
Source :
Pierre-André Normandin.
Le Soleil