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Idées de coupes dans les arrondissements: «commande irréaliste», dit Guérette
15 avril 2012
(Québec) Les 500 idées de coupes des fonctionnaires dans les arrondissements découlent d'une commande politique irréaliste, estime la conseillère indépendante Anne Guérette.
«Les fonctionnaires, ils font leur travail... Mais là, on s'aperçoit que la commande est peut-être irréaliste. Parce que là, on est rendu qu'on fait des propositions de coupures dans les services!» a dénoncé samedi la conseillère municipale du district Vieux-Québec-Montcalm.
Vendredi, le syndicat des cols bleus de la Ville de Québec a dévoilé une note confidentielle du directeur général Alain Marcoux. Ce document présente 78 des 500 propositions de réductions des dépenses faites par les fonctionnaires municipaux. Plusieurs de ces suggestions réduiraient les services aux citoyens, autant concernant l'entretien des rues que l'offre culturelle et de loisirs.
Selon Mme Guérette, cette tempête d'idées résulte avant tout d'une commande politique de l'administration du maire Régis Labeaume. «Tous les élus sont au courant depuis quelques mois qu'il y a une commande claire qui a été demandée pour couper partout 3,5%. Là, on cherche de l'argent, donc la commande est politique. Les fonctionnaires, eux, exécutent la commande.»
Couper, mais...
Interrogé samedi en marge d'une activité au Salon du livre, le maire de Québec reconnaît d'emblée l'intention de son administration de poursuivre un plan de réduction de dépenses. «Ça fait quatre ans qu'on réduit les coûts, et on n'a pas fini. On va toujours travailler très fort pour diminuer les coûts», a avancé Régis Labeaume.
Pas question cependant de couper dans les services directs à la population, assure le maire. «Écoutez bien, les gens savent qu'on ne coupera pas dans les services. Ils nous connaissent, ils nous font confiance là-dessus. Nous autres, on dit aux fonctionnaires : sortez-nous des idées, et nous autres, on prendra les décisions. Le reste? Que voulez-vous que je fasse...»
Le maire Labeaume ne semble pas préoccupé par ailleurs par une éventuelle grève du syndicat des cols bleus de Québec. En furie depuis qu'il a appris l'existence de la note interne du directeur général, le syndicat demandera dès mardi un mandat de grève générale à ses membres. «Honnêtement, je ne suis pas rendu là, moi. Ils prendront leurs décisions, moi, j'ai des choses à faire. Il ne faut pas trop s'en faire avec les menaces, sinon on ne vivra pas et on ne dormira pas. Ils feront ce qu'ils voudront», a laissé tomber le maire de la capitale.
Les 1350 membres du syndicat des cols bleus sont sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2010. La question des régimes de retraite cause notamment des remous dans les négociations. Le syndicat n'a pas exercé de mandat de grève depuis 25 ans.
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Source :
Samuel Auger
Le Soleil
Photothèque Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve