Avec le prolongement du confinement, les cols bleus et les cols blancs craignent que les villes procèdent à des mises à pied massives parmi leurs effectifs.
Nouvelles
Un accident de travail... même après le travail
09 septembre 2011
(Québec) Un travailleur blessé en quittant la propriété de son employeur après son quart de travail a droit à une indemnité, puisqu'il s'agit toujours d'un accident de travail.
C'est ce qu'a confirmé un juge de la Cour supérieure en rejetant une requête de MPI Moulin à papier de Portneuf, qui demandait la révision d'une décision rendue au début de l'année par la Commission des lésions professionnelles (CLP). À la suite de ce nouvel échec, la compagnie a décidé de s'adresser à la Cour d'appel.
L'accident en question est survenu en septembre 2009 lorsqu'un électromécanicien à l'emploi de MPI a quitté l'usine sur son véhicule tout-terrain après son quart de travail. Il a alors subi des blessures graves qui le handicapent de façon permanente.
L'accident s'est produit sur une route, propriété de l'employeur, que les employés pouvaient emprunter avec leurs véhicules tout-terrain pour se rendre au travail ou en revenir. La limite de vitesse y était de 40 km/h, et le travailleur estime qu'il roulait à 70 km/h lorsque l'accident est survenu. La CLP a conclu que l'accident s'est produit «à l'occasion du travail».
Selon l'employeur, la juge de la CLP lui a imposé le fardeau de démontrer que le travailleur s'adonnait à des manoeuvres extrêmes et elle a tenté de diminuer la vitesse du VTT. Elle se voit aussi reprocher d'avoir conclu que le blessé n'était pas seul à rouler à cette vitesse et d'avoir retenu que MPI avait tenté de démontrer qu'il participait à une course lors de l'accident.
Le juge Michel Caron, de la Cour supérieure, conclut toutefois que la juge de la CLP a analysé la preuve correctement. Dans sa décision, elle avait écrit : «La jurisprudence reconnaît qu'un accident se produisant lorsque le travailleur arrive à son lieu de travail ou en repart en utilisant les voies d'accès mises à sa disposition par son employeur constitue un accident survenu à l'occasion du travail.»
L'accident doit tout de même survenir dans un délai raisonnable précédant ou suivant le quart de travail. À ce chapitre, le stationnement mis à la disposition des employés par l'employeur est considéré comme une voie d'accès.
En raison de la vitesse de 70 km/h estimée par le travailleur, MPI soutenait que ce dernier avait quitté sa «sphère d'activité professionnelle» pour accéder à une «sphère d'activité personnelle». À la lumière de la preuve, la juge de la CLP a toutefois conclu qu'aucune preuve ne permettait d'arriver à la conclusion que l'électromécanicien avait participé à une course ou encore qu'il avait conduit d'une manière extrême.
Source :
Richard Hénault
Le Soleil