Avec le prolongement du confinement, les cols bleus et les cols blancs craignent que les villes procèdent à des mises à pied massives parmi leurs effectifs.
Nouvelles
Labeaume en croisade pour améliorer le rapport de force des villes face aux syndicats
31 mai 2012
(Québec) Que les ministres libéraux se le tiennent pour dit : Régis Labeaume n'a pas l'intention de lâcher prise pour leur demander des changements majeurs au «rapport de force» entre les municipalités et les syndicats. Le maire veut le droit de lock-out et une attaque en règle contre le déficit des régimes de retraite.
Que les ministres libéraux se le tiennent pour dit : Régis Labeaume n'a pas l'intention de lâcher prise pour leur demander des changements majeurs au «rapport de force» entre les municipalités et les syndicats. Le maire veut le droit de lock-out et une attaque en règle contre le déficit des régimes de retraite.
«Le gouvernement doit aussi se commettre», a lancé hier le maire de Québec. M. Labeaume a même laissé entendre qu'il place la bataille des relations de travail au sommet de ses priorités pour la prochaine campagne électorale provinciale.
«Si vous me demandiez de confectionner la liste du maire aujourd'hui, ça se pourrait même qu'il y ait juste ça dessus», a-t-il poursuivi en point de presse à l'issue d'un dîner-conférence devant la Chambre de commerce.
Un discours attendu pendant lequel Régis Labeaume a affiché ses couleurs pour les négociations avec les employés syndiqués.
Il veut un droit de lock-out, revoir l'arbitrage, donner un «coup de barre magistral» dans les régimes de retraite, retirer l'élaboration de la liste des services essentiels des mains des syndicats. Autant de points, dit-il, pour «accorder aux municipalités un rapport de force normal en matière de relations de travail».
Reprenant une fois de plus sa formule de «mettre fin aux vaches sacrées et aux tabous», le maire a confirmé hier avoir rencontré mardi la ministre du Travail, Lise Thériault, pour demander le droit pour les municipalités de mettre leurs employés en lock-out.
Les villes québécoises n'ont pas ce droit, contrairement à d'autres grandes villes canadiennes, comme Toronto ou Vancouver, déplore-t-il.
Il assure qu'avec un droit de lock-out en poche, une ville est mieux placée pour s'imposer dans une négociation. «Le lock-out n'est pas une arme de destruction massive, ça fait juste équilibrer le rapport de forces.»
Quant au déficit du fonds de pension, évalué à 750 millions $, a dit M. Labeaume hier, il souhaite le voir épongé à parts égales par l'administration et les employés.
Trois arbitres au lieu d'un
Le rôle et la neutralité des arbitres sont aussi dans la mire du maire de Québec. Comme il l'avait laissé entendre en avril lors d'un comité plénier sur les pompiers, M. Labeaume met ouvertement en question le fait que l'arbitrage permet à un seul individu de trancher l'issue d'une négociation.
«En ce moment, les arbitres sont des pigistes qui sont choisis au cas par cas, d'un commun accord par l'employeur et le syndicat», déplore le maire selon qui la situation favorise les pompiers et les policiers, qui n'ont pas le droit de grève. «L'arbitre consent, à chaque négociation, des augmentations de salaire ou des bonifications au régime de retraite», juge-t-il.
Sa solution : que des comités soient dorénavant composés de trois arbitres permanents. «On peut penser que les arbitres seraient davantage indépendants s'ils devenaient permanents et mieux payés», dit le maire.
Autre réforme demandée : s'attaquer aux services essentiels dont la liste devrait être établie par la Ville et non par le syndicat. «Nous, on est imputables. La différence est qu'on est élus», a répondu le maire pour justifier cette demande
Source :
Valérie Gaudreau
Le Soleil
Le Soleil, Steve Deschênes