Avec le prolongement du confinement, les cols bleus et les cols blancs craignent que les villes procèdent à des mises à pied massives parmi leurs effectifs.
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500 postes coupés, vous en êtes-vous appercu?
01 juin 2012
Quelques centaines d'autres employés permanents de la ville de Québec perdront leur emploi si le maire Labeaume n'obtient pas du gouvernement le coup de barre qu'il réclame concernant les régimes de retraite.
Le maire et son administration sont prêts à tout si les syndicats ne négocient pas et que le gouvernement refuse de légiférer, martèle le maire, qui y voit un enjeu électoral pour l'automne. «Sinon, c'est vraiment des mises à pied massives. Quelques centaines de travailleurs», a-t-il précisé lors d'un entretien éditorial avec le Journal de Québec.
M. Labeaume l'avait d'ailleurs glissé dans son discours, mercredi, en parlant de solutions plus draconiennes qui devront être prises, comme de réduire drastiquement le nombre d'employés. Sans plus de précisions, afin d'éviter de faire des menaces, prend-il soin d'expliquer.
«On n'a pas le choix, affirme le maire, qui dit vouloir gérer en bon père de famille. Il faut comprendre que la loi nous impose de payer sur 15 ans. J'ai fait le choix politique de ne pas taxer, alors inévitablement, il faut que j'aille chercher de l'argent dans la machine, par la négociation ou autrement. C'est clair. C'est no way out.»
Continuer à rouler
La Ville continuera à rouler, assure le maire, même après ces nouvelles coupes, et en dépit du fait que 545 postes auront déjà été abolis depuis 2009, à la fin de cette année.
«Regardez, on a coupé 500 postes; vous en êtes-vous aperçu, qu'est-ce que ça fait dans votre quotidien? J'ai pas un citoyen qui m'a dit : hé coudonc, ça a paru, tes coupures de postes. Et je me promène dans le monde.»
Précisant que son administration et lui se préparent, le maire a réitéré qu'il ne souhaitait pas menacer les gens. «Je veux juste que le monde comprenne qu'on n'a pas le choix.»
Ce qui fait dire au maire que les syndicats «seraient fous de ne pas régler» et, s'ils sont raisonnables, soutient-il, «ça va marcher».
En réplique aux accusations d'opportunisme politique lancées par Michel Arsenault, président de la FTQ, le maire réplique par ailleurs qu'»il ne sait pas ce qui se passe à Québec, comme si j'avais besoin de ça», souffle-t-il (…) Ce serait tellement plus facile de me faire réélire sans mettre le bordel. Il est-tu assez décroché, lui?»
Package digérable
Deux choix guideront le maire et son administration, précise-t-il : pas question de taxer pour renflouer les fonds de pension et ils souhaitent négocier avec les syndicats.
Le maire prétend que le package qu'il offre aux syndicats est «digérable, faisable et réglagle». C'est d'ailleurs pourquoi, explique-t-il, il a laissé tomber l'idée de toucher aux régimes à prestations déterminées.
Clauses négociables
Les questions de l'âge de la retraite, des augmentations de salaires et des façons de rembourser sans taxer sont négociables, assure le maire.
Par contre, il faudra arriver au même résultat, soit d'être en mesure de payer en 15 ans le déficit qu'il prévoit être de 750 millions en raison des rendements moins élevés que prévu.
Source :
Karine Gagnon
Agence QMI
Photo, Agence QMI