Avec le prolongement du confinement, les cols bleus et les cols blancs craignent que les villes procèdent à des mises à pied massives parmi leurs effectifs.
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Le maire Labeaume «pris en filature» par les syndicats
05 juin 2012
(Québec) La conférence que donne aujourd'hui à Boucherville Régis Labeaume sur la nécessité de s'attaquer aux régimes de retraite des employés municipaux est suivie de près par les syndicats locaux. Le président des policiers et celui des pompiers font même le voyage pour écouter le discours du maire.
«Frapper le mur ou faire sauter les carcans.» C'est le titre de l'allocution présentée devant des membres de la Chambre de commerce et d'industrie de la Rive-Sud de Montréal. La semaine dernière, ce même exposé a été présenté devant la Chambre de commerce de Québec.
La teneur des propos du maire est connue. Il désire notamment se voir accorder un droit de lock-out pour équilibrer le rapport de force, s'attaquer aux déficits des régimes de retraite des employés et réviser les règles d'arbitrage pour les policiers et les pompiers.
«Évidemment, ça inquiète tout le monde. On est dans une ère où on veut faire des modifications. Comme le maire s'est affiché pour faire une cabale à travers la province, on veut aller voir si ce qui se dit là-bas est la même chose qui se dit à Québec», explique le président du syndicat des pompiers, Éric Gosselin, qui se rend à Boucherville aussi à titre de premier vice-président du Regroupement des associations de pompiers du Québec. «Nous voulons savoir comment le discours va être reçu», ajoute-t-il.
Le président de la Fraternité des policiers de Québec, Bernard Lerhe, va plus loin. «Nous y allons un peu pour informer les gens que la Ville de Québec a agi comme les criminels à col blanc et les combines à la Ponzi.»
M. Lerhe rappelle que la Ville n'a pas cotisé aux fonds de pension pendant de nombreuses années avant qu'une loi ne l'y oblige en 1986. «Le problème, c'est qu'elle a 60 ans pour rembourser. Évidemment, les administrations précédentes ont mis le minimum requis. Si l'argent avait été mis, le fonds de pension des policiers aurait un surplus de 48 millions $», affirme celui qui souhaite suivre le maire dans les autres villes où il abordera le sujet.
Si ce n'était d'un conflit d'horaire, le président des cols bleus, Marc-André Dufour, se rendrait aussi à Boucherville. Il compte demeurer au fait du dossier auprès de ses homologues. Il a été impossible, lundi, de joindre un représentant des cols blancs.
La mairesse absente
La mairesse Caroline Saint-Hilaire ne sera pas là pour accueillir Régis Labeaume, contrairement à ce qui était prévu. «On s'est parlé la semaine passée et elle était bien désolée. Elle est aux États-Unis, elle a essayé de changer ça, mais ça n'a pas marché», a expliqué le maire lundi en point de presse avant la séance du conseil municipal.
M. Labeaume n'a pas caché une pointe de déception en commentant ce rendez-vous manqué avec la mairesse qui s'est aussi par le passé dite préoccupée par la lourdeur des régimes de retraite sur son administration municipale.
Source :
Jean-François Néron Avec Valérie Gaudreau
Le Soleil
Photographie: Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve