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Conditions des employés municipaux: Legault appuie Labeaume

  13 juin 2012

(Québec) François Legault adhère entièrement au discours du maire Régis Labeaume sur les conditions de travail des employés municipaux et entend interpeller le président de la FTQ pour lui demander les solutions qu'il propose.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, est ressorti convaincu mercredi matin de sa rencontre avec le maire de Québec, où il a été question des «problèmes très graves» des municipalités.

 

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, est ressorti convaincu mercredi matin de sa rencontre avec le maire de Québec, où il a été question des «problèmes très graves» des municipalités. Il a dit trouver «intéressants» le discours et les solutions soulevées par M. Labeaume, dont il salue le «courage».

François Legault s'est insurgé du fait que les employés des villes bénéficient d'un salaire 29 % plus élevé que les fonctionnaires provinciaux. Il déplore les déficits faramineux des caisses de retraite et le fait qu'un plancher d'emploi empêche les villes d'agir à leur guise. «Cette voix vient se joindre à la voix d'autres maires avec qui j'ai eu l'occasion de discuter de ce problème-là», a exprimé M. Legault. Parmi eux, le maire de Montréal, Gérald Tremblay, et celui de Sherbrooke, Bernard Sévigny.

«On ne peut pas mettre ça sous le tapis comme le font le Parti libéral et le Parti québécois.» Le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, a agi selon lui de façon «irresponsable» en refusant d'ouvrir le débat sur la question.

Il sollicitera donc une rencontre avec Michel Arsenault, le président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), qui représente la majeure partie des employés municipaux. «Je voudrais savoir quelle solution propose-t-il. Parce que je ne pense pas qu'on peut continuer à laisser un fardeau de milliards de dollars sur les épaules de l'ensemble des contribuables qui dans une majorité n'ont pas de fonds de pension. Il y a une injustice sociale importante qu'il faut régler.»

Quant au droit de lock-out, M. Legault estime que c'est une solution qui mérite qu'on s'y attarde. «Ça a plein de bon sens ce que dit M. Labeaume.» Mais il attendra d'avoir l'avis de la grande centrale syndicale avant de se commettre. «Michel Arsenault nous doit des réponses.» S'il advenait, cependant, que la FTQ et son président n'aient rien de mieux à proposer, le ministre Lessard devrait selon lui accepter la solution proposée par Régis Labeaume, soit le droit de lock-out.

Le problème dans les municipalités est tellement grave, croit le chef de la CAQ, qu'on devrait s'y attaquer avant même d'aborder la question des fonds de pension au gouvernement du Québec. Et pour cela, croit-il, le gouvernement ne peut pas faire la sourde oreille. François Legault fait même de cette question un enjeu électoral. À la réduction de la bureaucratie dans les commissions scolaires, dans les agences de santé et chez Hydro-Québec, «il faut ajouter les municipalités parce qu'en fin de compte, c'est toujours le même contribuable qui paie».

À la FTQ, Michel Arsenault a fait savoir par son porte-parole Jean Laverdière qu'il était ouvert à rencontrer François Legault. «La FTQ ne ferme jamais de porte.»

Quant aux problèmes dénoncés par les politiciens, M. Laverdière a tenu à mettre des bémols. «Les déficits des régimes de retraite sont artificiels. Quand les taux d'intérêt vont augmenter, ça va disparaître.» Quand tout allait bien, les employeurs se payaient des congés de cotisations, rappelle-t-il. «Ils ont une responsabilité là-dedans. Parce qu'on crée un psychodrame autour de ça, ils mettent ça sur la faute des travailleurs. [...] la vraie question, c'est quand ça allait bien, où allait l'argent?»


Source :
Stéphanie Martin
Le Soleil
Photographie: Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve