Avec le prolongement du confinement, les cols bleus et les cols blancs craignent que les villes procèdent à des mises à pied massives parmi leurs effectifs.
Nouvelles
La «rencontre au sommet» syndicats-Labeaume en cours
21 juin 2012
(Québec) La «rencontre au sommet» entre le maire Régis Labeaume et les chefs de 12 syndicats est en cours. Une longue journée de discussions qui s'est amorcée sous le signe de la méfiance chez les participants rencontrés à l'entrée de la salle où seront réunies une quarantaine de personnes.
«On comprend qu'avec le ton méprisant du maire, le plus qu'on peut espérer, c'est l'espoir!» a lancé Sylvie Dolbec, présidente de l'Alliance des professionnels de la Ville de Québec lors de son entrée dans une salle de l'ancien hôtel de ville de Sainte-Foy vers 8h30.
Elle s'est dite «déçue» de voir que la rencontre ne vise pas directement les négociations. «M. le maire a dit qu'on ne faisait pas de négos, qu'on échangeait», a-t-elle lancé, visiblement peu emballée par le climat entre l'administration Labeaume et ses syndicats. «Une convention collective est pour maintenir et promouvoir des relations de travail harmonieuses, pas pour vivre la situation qu'on vit là.»
Comme il l'a dit la veille, le maire Régis Labeaume a réitéré à son arrivée à la rencontre ce matin qu'il comprend le scepticisme des chefs syndicaux.
«C'est normal qu'ils ne comprennent pas notre transformation extrême et on peut comprendre. On a du travail pour les convaincre, a lancé le maire. C'est un défi de régler les fonds de pension et on va tout faire pour y arriver. Il faut des canaux de communications et on fait la gageure qu'on peut s'entendre.»
Questionnaire pas rempli
Dans la salle où les journalistes ont pu jeter un coup d'oeil rapide avant la rencontre qui se déroulera à huis clos, les chefs syndicaux sont tous assis à des tables placées en carré. La partie patronale de la table est occupée par le maire Régis Labeaume, son chef de cabinet Louis Côté, le directeur général de la Ville Alain Marcoux et le conseiller responsable des ressources humaines, Richard Côté.
À l'instar du président de la Fraternité des policiers de la Ville de Québec, Bernard Lehre, tous les chefs syndicaux rencontrés ce matin n'avaient pas rempli le questionnaire proposé en prévision d'aujourd'hui.
Cette «fiche technique» de 12 pages, dont Le Soleil a obtenu copie, proposait aux syndicats de commenter des passages du discours sur les régimes de retraite prononcé par le maire Labeaume le 30 mai devant la Chambre de commerce de Québec. Des questions sont posées sur l'autonomie des villes, les finances de la Ville de Québec, la pression fiscale des citoyens ou encore la demande au droit aux lock-out pour les municipalités.
Le document a été remis aux syndicats lors de rencontres préparatoires qui se sont tenues ces derniers jours avec Louise Roy et Marie-Josée Michaud de la firme montréalaise MJ Strategies, spécialisée en mobilisation des ressources humaines. La semaine dernière, le maire Labeaume a défendu ce recours à une entreprise externe.
«Moi, je ne remplis pas d'examens après avoir écouté un discours», a ironisé Sylvie Dolbec.
«Si vous avez un formulaire sur les incendies et sur comment ça prend de pompiers, ça je vais le remplir!» a pour sa part lancer André Lamoureux, vice-président du syndicat des pompiers. M.Lamoureux est accompagné de Michel Boily pour représenter leur chef Éric Gosselin.
De tous les syndicats de la Ville, les cols bleus, en grève des heures supplémentaires depuis le 24 mai, sont la seule organisation qui brillera par son absence. Mercredi, le président Marc-André Dufour a réitéré sa position malgré l'ultime appel lancé par le maire lundi.
«Notre position reste la même: s'il veut nous parler, on est disponible pour parler dans le cadre de la négo», a-t-il tranché en entrevue au Soleil mercredi.
Cette rencontre spéciale, primordiale pour la suite des négociations avec les syndicats selon le maire Labeaume, est prévue pour se poursuivre au moins jusqu'à 16h30.
Source :
Valérie Gaudreau
Le Soleil
Photographie Pascal Ratthé