Avec le prolongement du confinement, les cols bleus et les cols blancs craignent que les villes procèdent à des mises à pied massives parmi leurs effectifs.
Nouvelles
Rencontre au sommet: Labeaume adopte un ton sobre
07 novembre 2012
Le maire Régis Labeaume s'est bien gardé de critiquer les cinq syndicats qui ont annoncé par communiqué conjoint, mercredi, que la «rencontre au sommet» de ce matin est la dernière à laquelle ils participeront. «On va voir, on en parlera après la rencontre», a sobrement commenté le maire de Québec à son arrivée à l'ancien hôtel de ville de Sainte-Foy.
Mercredi, cinq importants syndicats, celui des cols blancs, de la police, des pompiers, des professionnels et du personnel de direction ont fait savoir par communiqué que la rencontre sur les régimes de retraite qui se déroule aujourd'hui est la dernière à laquelle ils assisteront. Ils estiment que malgré les échanges «dans un climat de dialogues respectueux», la formule de discussions en groupe a atteint sa limite, que la «boucle est bouclée», ont-ils illustré. Tout aura alors été dit sur les déficits de fonds des régimes de retraite, jugent-ils.
«Force est de constater cependant qu'après le partage d'informations, tant techniques que financières, la négociation ne peut s'exercer qu'à travers les instances mandatées à cette fin», écrivaient les cinq syndicats représentant 4000 employés.
Au contraire, croit Régis Labeaume, selon qui le dialogue doit continuer pour «régler des problèmes» des déficits des régimes de retraite.
«Regardez la population. Pour les fonds de pension, je vous le dis, on est assis sur un volcan. Les gens vont se révolter. On est obligés de travailler ensemble. La population exige qu'on trouve des solutions et moi, je suis prêt à m'investir pendant des mois et à aller au bout de cet exercice.»
Comme ils l'ont fait lors des deux autres «rencontres au sommet» de juin et d'octobre, les cols bleus, en grève des heures supplémentaires depuis le 24 mai, boycottent la réunion d'aujourd'hui.
Après des mois tendus avec les syndicats, le maire Régis Labeaume avait instauré cette série de rencontres réunissant une quarantaine de représentants syndicaux. La première réunion avait permis au maire d'écouter les syndicats sur divers enjeux financiers de la Ville et sur le climat général.
Une autre rencontre le 9 octobre a servi à dresser le portrait financier des déficits de régimes de retraite afin que les discussions «partent sur des bases communes». Cet exercice financier se poursuit ce matin.
Rencontré à son arrivée à la rencontre, le président du syndicat des pompiers, Éric Gosselin s'est montré ouvert à écouter, mais à moins d'un revirement majeur dans la nature des discussions, cette rencontre sera la dernière, a-t-il confirmé. «On va aller écouter ce que le maire a à nous dire. Mais pour nous, cette table-là semble nous amener vers la négociation. C'est impossible de trouver des solutions en groupe. On a nos particularités.»
«Dans un drôle d'état d'esprit»
Régis Labeaume a aussi vu ce matin comme une bonne chose l'absence du président de la Fraternité des policiers, Bernard Lerhe.
«Il est dans un drôle d'état d'esprit et ça va être moins lourd ce matin, a commenté le maire. On a de la misère à le suivre ces temps-ci. On a de la misère à le comprendre.»
Dans Le Soleil de mercredi, Bernard Lerhe a dit prendre le maire Régis Labeaume au mot. Puisque ce dernier a annoncé la semaine dernière qu'il «ne l'écoutait plus», le chef syndical a décidé de bouder la rencontre d'aujourd'hui.
M. Labeaume a multiplié ces derniers jours les charges contre M. Lerhe, qu'il accuse de «faire peur au monde», en plaidant pour une nouvelle enquête Scorpion sur la prostitution juvénile. «J'ai décidé que je n'écoutais plus M. Lerhe. M. Lerhe, c'est un cas, on va le laisser à part», avait déclaré le maire la semaine dernière
Source :
Valérie Gaudreau
Le Soleil