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Couches, manger mou et chaises roulantes

  09 novembre 2012

«Le maire rêve en couleur», croit Linda Bélanger, vice-présidente du syndicat des cols blancs de la ville de Québec, qui refuse d’aller s’asseoir à la même table que les autres syndicats pour discuter de l’âge de retraite.

 

 

Un travailleur sorti de l’école à 17 ans avec un secondaire cinq aurait donc à travailler pendant cinquante ans avant de prendre sa retraite à 67 ans, a calculé Mme Bélanger.

«Il y a toujours bien des limites à payer des couches puis du manger mou, a-t-elle tranché. C’est certainement pas le voisin, encore bien moins le maire, qui va décider de l’âge de ma retraite ou de celles de nos membres.»

La retraite à un âge ou à un autre est d’abord et avant tout un choix personnel, croit Mme Bélanger.

La présidente de l’Alliance des professionnels de la Ville de Québec, Sylvie Dolbec, se demande quant à elle si le maire Labeaume songe aussi à fournir les chaises roulantes.

Le président de la Fraternité des policiers de la ville de Québec, Bernard Lerhe, déplore de son côté que jamais, jeudi dernier, le maire n’a discuté de l’âge de la reùtraite devant les syndicats.

«Il sort de cette rencontre et lance ce ballon-là», a résumé M. Lerhe, qui se demande à quoi ça sert de se rencontrer dans ce contexte. Pour ce qui est des régimes de retraite, M. Lerhe accuse le maire Labeaume de jouer «les vierges offensées».

«Pas de leçon à donner»

«Il n’a pas de leçon à donner, croit M. Lerhe. Le régime hors normes, c’est le régime des élus municipaux. Je mets au défi quiconque de trouver au privé un régime comparable à celui du maire.»

Pour le président du syndicat des pompiers de Québec, Éric Gosselin, que l’âge de la retraite suggéré par le maire ne puisse pas s’appliquer aux pompiers et aux policiers est la «preuve irréfutable» qu’il est impossible d’asseoir tous les groupes syndicaux ensemble.

«Il n’y a rien d’exceptionnel dans nos régimes de retraite», a-t-il souligné, en invitant le maire Labeaume à faire preuve de prudence avant d’inviter la population à la révolte. «Pour faire sortir le monde, il faut faire attention de ne pas dire n’importe quoi», lui a conseillé M. Gosselin.


Source :
Marc André Gagnon
Journal de Québec