Avec le prolongement du confinement, les cols bleus et les cols blancs craignent que les villes procèdent à des mises à pied massives parmi leurs effectifs.
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Nombre d'élus à Québec: «une aberration», lance le maire
04 octobre 2011
(Québec) C'est officiel: Régis Labeaume veut réduire le nombre d'élus à la Ville de Québec. Et si la loi l'empêche, il la fera changer.
«Il y a encore trop d'élus. Et je le pense profondément. Quand vous regardez le nombre de conseillers à Québec en comparaison à d'autres grandes villes canadiennes, c'est une aberration», a lancé le maire Labeaume lundi lors de la séance du conseil municipal en réponse à une question de l'indépendant Yvon Bussières.
Un conseil houleux pendant lequel le maire en a dit beaucoup sur ses intentions, ne cachant pas qu'il a toujours souhaité faire baisser le nombre d'élus à Québec jusqu'à «20 ou 22». En 2008, le nombre de conseillers était passé de 37 à 27.
Or, la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités stipule que toute ville de 500 000 personnes doit compter au moins 30 districts électoraux. Elle pourrait même en compter 90.
Le hic, c'est que la Ville de Québec a atteint au début 2011 le nombre de 511 000 personnes.
Réponse de Régis Labeaume: «La loi, on veut la faire amender.»
«Il n'est absolument pas question que nous augmentions le nombre de conseillers, a-t-il vivement martelé. Bien au contraire, l'objectif est de le diminuer. Partant de là, on va faire notre travail et on rendra ça public à tous les collègues.»
Le maire Régis Labeaume a ainsi confirmé ce qu'avançait Le Soleil jeudi dernier, c'est-à-dire qu'Équipe Labeaume a sondé les citoyens pour savoir ce qu'ils penseraient de faire passer le nombre de conseillers de 27 à 21. «Pour ce qui est de la population, elle a pas mal compris. Vous verrez le sondage», a laissé tomber le maire.
En 2008, un comité dirigé par l'avocate Françoise Mercure avait proposé d'abaisser le nombre de districts électoraux à 24, a rappelé M. Labeaume lundi. «Je me suis rangé, mais j'étais déçu car j'ai toujours pensé que ça devrait être entre 20 et 22. Mais comme on était minoritaires, il a fallu garder 27.»
Le désir de réduire encore plus le nombre d'élus se justifie par deux raisons principales, a-t-il poursuivi. «C'est pour que ça coûte moins cher», a soutenu le maire.
Deuxième raison: «Il n'y a aucun "rationnel" pour avoir autant d'élus pour une population de 500 000 habitants», a-t-il aussi soutenu en avançant que «Calgary en a sept».
«Le chat sort du sac»
Pour le conseiller indépendant Yvon Bussières, la sortie de M. Labeaume a confirmé les intentions du maire. «Le chat sort du sac», a lancé M. Bussières en marge du conseil hier. «Le maire est la loi, il fait la loi. Les législateurs ont décidé que pour les villes de 500 000 de population, le minimum était de 30 conseillers et le maximum de 90. On ne demande pas 90 élus, on demande que la loi soit respectée, a-t-il soutenu. Mais le maire, la loi, ça ne lui convient pas, on va encore changer la loi.» M. Bussières a aussi ironisé en parlant de «loi 205», en allusion au projet de loi privé 204 protégeant l'entente avec Quebecor pour la gestion de l'amphithéâtre.
«À ce compte-là, on va nommer un seul élu, un maire, et il va mener en se regardant dans le miroir», a-t-il conclu.
Source :
Le Soleil
Valérie Gaudreau
Photographie
Le Soleil, Pascal Ratthé