Avec le prolongement du confinement, les cols bleus et les cols blancs craignent que les villes procèdent à des mises à pied massives parmi leurs effectifs.
Nouvelles
Une retraite à 60 ans en moyenne pour les employés de la Ville
13 novembre 2012
(Québec) Oubliez Liberté 55 chez les fonctionnaires de la Ville de Québec. Ces dernières années, ils sont partis à la retraite à l'âge moyen de 60 ans, selon une compilation obtenue par Le Soleil.
Ainsi, en 2009, 132 employés répartis parmi les cols blancs, les cadres, les cols bleus et les professionnels ont quitté leur emploi à 60 ans, révèlent des chiffres de la Ville.
Elle n'était pas en mesure lundi de fournir ces données pour 2010 et 2011.
Reste que les statistiques de 2009 sont celles qui étaient en vigueur au moment où la Ville amorçait, au printemps 2010, la ronde de négociations en vue du renouvellement des conventions collectives échues en décembre 2010.
Jeudi dernier, à l'issue d'une «rencontre au sommet» avec les syndicats, le maire Régis Labeaume a réaffirmé sa volonté de hausser l'âge de la retraite.
La Ville souhaite depuis longtemps le faire passer de 55 à 65 ans. Une solution qui s'impose pour combler le déficit des régimes de retraite, actuellement évalué à 750 millions $, dit M. Labeaume. Mais il avait alors été plus loin en évoquant l'âge de 67 ans, inspiré du report de la sécurité de la vieillesse par le gouvernement fédéral dès 2023. Puisque le maire parle de 65 ans depuis mars 2010, cette évocation du «modèle fédéral» à 67 ans est apparue comme une nouveauté.
Des «millionnaires»
Questionné lors du même point de presse de jeudi sur l'âge du départ à la retraite des employés, le maire avait alors lancé que plusieurs fonctionnaires partaient plus jeunes que l'âge qu'il a lui-même présentement. «Des 56 ans comme moi, il y en a plein. Il y en a qui ont en bas de 56 ans. C'est extraordinaire, il y a tellement de millionnaires à la Ville de Québec, vous n'avez pas idée!» avait-il ironisé.
En plus d'augmenter l'âge de la retraite, Régis Labeaume tient mordicus à ce qu'il soit le même chez tous les employés de la Ville. Cette harmonisation ne touche toutefois pas les policiers et les pompiers, dont l'âge de la retraite est défini par le gouvernement du Québec.
«Nous, c'est la Sécurité publique et c'est 60 ans maximum», a expliqué lundi le président du syndicat des pompiers, Éric Gosselin. «On a même des anciens qui auraient aimé continuer et qui n'ont pas pu. C'est 60 ans, max.»
À 65 ans chez les cadres dès 2013
Faire passer l'âge de la retraite à 65 ans pour les autres syndiqués est non seulement ferme, elle est même inscrite noir sur blanc dans le nouveau contrat de travail des cadres syndiqués, signé en juin 2011. Cette modalité, d'une retraite à 65 ans d'âge ou 35 ans de service, entrera en vigueur le 1er janvier 2013.
En acceptant la hausse de l'âge de la retraite, les cadres ont voulu montrer qu'ils souhaitaient collaborer à la lutte contre le déficit des régimes de retraite, a indiqué lundi au Soleil le président de l'Association des professionnels de direction, Yves Berthiaume. «De bonne foi, quand on a signé, c'était pour lancer un message aux autres groupes en disant qu'on était prêts à faire des sacrifices, prêts à faire des efforts avec la Ville pour travailler sur le fonds de pension», dit-il.
Mais un an et demi plus tard, à l'heure où les négociations piétinent avec les autres syndicats, les quelque 300 cadres regardent la situation de près. «Ce qu'il faut savoir est que le maire, au moment où on a signé notre protocole, il nous a toujours assuré qu'on ne serait pas désavantagés par rapport aux autres, a expliqué M. Berthiaume. Alors qu'est-ce qui va se passer au 1er janvier 2013 si les autres groupes n'ont pas signé? C'est une inconnue pour l'instant de notre côté.»
Source :
Valérie Gaudreau
Le Soleil