Avec le prolongement du confinement, les cols bleus et les cols blancs craignent que les villes procèdent à des mises à pied massives parmi leurs effectifs.
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Propos sur le «burn-out»: Gagnon maintient la possibilité de poursuivre Labeaume
08 janvier 2013
(Québec) Malgré les excuses de Régis Labeaume, le président du syndicat des cols blancs, Jean Gagnon, menace toujours de poursuivre le maire pour ses propos qui attaquaient son état de santé.
«Ce n'est pas fini», a assuré lundi M. Gagnon, qui parlera avec ses avocats cette semaine pour la suite à donner aux déclarations de M. Labeaume du 20 décembre.
Après avoir été accusé par M. Gagnon de «mentir» dans le dossier des tables de mortalité utilisées pour calculer les régimes de retraite, le maire de Québec avait ce jour-là explicitement fait allusion à l'état de santé du président du syndicat des cols blancs, en retour progressif après six mois de repos.
«J'adore M. Gagnon», avait ironisé M. Labeaume. «Mais il est toujours au bout de sa chaîne. Le problème est qu'il va retourner en burn-out à un moment donné», avait-il poursuivi. «Au bout de sa chaîne de même, il vient d'arriver, ça n'a pas de bon sens.»
Cette déclaration, rapportée dans Le Soleil du 21 décembre, a fait bondir Jean Gagnon et le Syndicat des fonctionnaires municipaux, qui avaient mandaté leurs procureurs de transmettre une mise en demeure au maire.
Le jour même, M. Labeaume s'était excusé par la voix de son attaché de presse, Paul-Christian Nolin.
«Le maire regrette d'avoir parlé du burn-out de Jean Gagnon et il veut que ce soit su. Ce sont des commentaires qu'il a faits dans le feu de l'action et il regrette d'avoir mentionné ainsi l'état de santé de M. Gagnon. Ce n'est pas ce qu'il voulait faire», avait déclaré M. Nolin au Soleil. Le maire lui-même a par la suite réitéré ses excuses sur les ondes du FM93 et par communiqué.
Or, plus de deux semaines après les faits, ces excuses n'apparaissent toujours pas satisfaisantes aux yeux de M. Gagnon.
«Dans la mise en demeure qu'on a envoyée, il est écrit qu'on exigeait des excuses, mais qu'on réservait nos droits quand même», a-t-il expliqué lundi.
Et même si aucune décision n'est prise pour l'instant quant à la suite des choses après la mise en demeure, la réflexion pendant la période des Fêtes a mené à un constat : «C'est trop grave», estime M. Gagnon. «Ça ne veut pas dire que tu reviens diminué quand tu as eu un congé. C'est pas parce que tu as vécu ça que t'es fou.»
Jean Gagnon se dit aussi outré par le fait que le maire Labeaume ait choisi de «s'en prendre directement» à lui lorsque questionné par les journalistes à savoir qui dit vrai quant aux tables de mortalité utilisées.
«Je ne suis pas capable d'effacer la personnalité de M. Gagnon, ça prend le dessus sur le contenu, c'est incroyable», avait dit le maire lorsque Le Soleil l'avait relancé sur l'objet de l'opposition entre les deux hommes, soit les régimes de retraite. «Je veux juste dire que je l'aime et qu'il est parfait», avait conclu M. Labeaume, toujours sur le ton de l'ironie.
Source :
Valérie Gaudreau
Le Soleil