Avec le prolongement du confinement, les cols bleus et les cols blancs craignent que les villes procèdent à des mises à pied massives parmi leurs effectifs.
Nouvelles
Le président des cols blancs poursuit Régis Labeaume
14 janvier 2013
(Québec) Jean Gagnon passe de la parole aux actes. Malgré les excuses de Régis Labeaume, le président du syndicat des cols blancs poursuit le maire pour ses propos du 20 décembre sur son état de santé.
«Ce genre de propos est totalement inacceptable, surtout venant du premier magistrat de la Ville qui jouit d'une importante couverture médiatique», a indiqué M. Gagnon dans un communiqué publié lundi midi.
«Des procédures seront donc entreprises au cours des prochaines semaines», peut-on lire dans le communiqué. Le syndicat précise qu'il donnera à ce moment plus de détails sur l'ensemble du dossier.
Mais d'ici là, on comprend donc que M. Gagnon a mis à exécution l'intention à peine voilée de poursuivre le maire tel qu'il l'a indiqué au Soleil lundi dernier.
«Ce n'est pas fini», avait-il assuré. Des rencontres avec les avocats du syndicat l'ont depuis convaincu de poursuivre après les propos tenus par M. Labeaume le 20 décembre.
Burn-out
Accusé par M. Gagnon de «mentir sur les tables de mortalité utilisées pour calculer les régimes de retraite», le maire de Québec a ce jour-là explicitement fait allusion à l'état de santé du président du syndicat des cols blancs, en retour progressif après six mois de repos.
«J'adore M. Gagnon», avait ironisé M. Labeaume. «Mais il est toujours au bout de sa chaîne. Le problème est qu'il va retourner en burn-out à un moment donné», avait-il poursuivi. «Au bout de sa chaîne de même, il vient d'arriver, ça n'a pas de bon sens.»
Cette déclaration, rapportée dans Le Soleil du 21 décembre, a fait bondir Jean Gagnon et le Syndicat des fonctionnaires municipaux, qui ont transmis une mise en demeure au maire.
Le jour même, M. Labeaume s'était excusé par la voix de son attaché de presse, Paul-Christian Nolin. Le maire a par la suite réitéré ses excuses par communiqué et sur les ondes du FM93.
Mais les excuses n'ont visiblement pas été suffisantes.
Au cabinet de Régis Labeaume, on a indiqué cet après-midi que le maire a choisi de ne pas commenter la poursuite de M. Gagnon.
Autre «round»
Il s'agira en quelque sorte d'un deuxième «round» juridique entre Régis Labeaume et Jean Gagnon.
En novembre, ce dernier a été condamné par le juge Georges Taschereau de la Cour supérieure à verser 7500$ au maire pour des propos jugés diffamatoires.
M. Gagnon avait, lors d'une conférence de presse tenue le 16 février 2011, soutenu que les contrats accordés au privé par des municipalités visaient à remplir les coffres des formations politiques. Un procès a eu lieu en mai après une poursuite du maire Labeaume qui demandait 100 000$ pour atteinte à sa réputation en son nom personnel et 100 000$ au nom de son parti, Équipe Labeaume.
Bien que très en deçà du montant demandé, la somme 7500 $ à verser en dommages moraux et punitifs n'en joue pas moins un rôle «dissuasif», écrivait Me Taschereau dans son jugement.
Source :
Valérie Gaudreau
Le Soleil
Photothèque Le Soleil, Yan Doublet