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Négos: les cols blancs de Québec quittent la conciliation

  21 janvier 2013

(Québec) Les cols blancs claquent la porte de la conciliation. Après quinze rencontres, ils estiment que le maire Régis Labeaume a «désavoué» les négociateurs de la Ville. Quant aux régimes de retraite, le président du syndicat des fonctionnaires municipaux, Jean Gagnon, affirme que les élus doivent commencer par «donner l'exemple».

 

Malgré le ton qui monte, M. Gagnon a toutefois dit qu'il n'y avait pour l'instant pas de grève en vue ni de moyens de pression rapide prévus pour les cols blancs sans contrat de travail depuis décembre 2010.

Jeudi, le maire de Québec a statué qu'il ne signerait aucune convention collective tant qu'une solution commune ne sera pas trouvée pour partager à parts égales le déficit des régimes dans les fond de pension que la Ville évalue à plus de 700 millions$.

Pour Jean Gagnon, cela revient à dire que ceux qui négocient au nom de la Ville n'ont plus de mandat de la part de l'employeur.

«Il a désavoué son comité de négos, tranche M. Gagnon. Ils n'ont plus rien à nous dire

La décision de mettre fin aux séances de conciliation, dont la prochaine devait se tenir le 29 janvier, a été prise lundi matin, peu avant la conférence de presse.

Jean Gagnon a aussi répété qu'il est hors de question pour les cols blancs de négocier les régimes de retraite séparément des autres points de la négociation propre à chaque groupe d'employés à la Ville. «On ne sortira pas de ce cadre-là, n'en déplaise à M. Labeaume», a martelé le chef syndical à propos du maire qui avait convié les syndicats pour une rencontre le 31 janvier. Une invitation refusée par les chefs syndicaux.

«Montrer l'exemple»

En conférence de presse, Jean Gagnon ont aussi rappelé qu'avant de s'en prendre publiquement aux conditions des employés de la Ville, les élus devraient «montrer l'exemple». «Faire des concessions, ça commence par en haut, a-t-il illustré. Il faut que les bottines suivent lesbabines

À l'heure actuelle, dit-il, les élus ne cotisent qu'à 23 % de leur régime de retraite, contre 45 % pour les fonctionnaires.

Régis Labeaume a souvent répété depuis le printemps qu'il demandait au gouvernement du Québec des changements pour que les élus cotisent eux aussi à 50 % de leur fond de pension.

Mais selon M. Gagnon, le maire ne doit pas se contenter d'écrire au ministre, mais il doit dénoncer plus fort ce qu'il estime être des «privilèges» des élus. «Il doit en faire plus sur la place publique. Être plus insistant.»

Primes de départ des élus

Jean Gagnon a aussi souligné lundi les primes de départ auxquels ont droit les élus, soit une allocation de départ et une allocation de transition, chacun de deux semaines par année de service.

«En connaissez-vous d'autres qui ont droit à autant d'argent lorsqu'ils quittent leurs fonction?» a demandé M. Gagnon. «Je n'ai rien contre leurs condition, mais ne me dites pas que moi, j'abuse

Le syndicat des cols blancs dit qu'il reprendra la conciliation quand les conditions des élus auront été modifiées et que Régis Labeaume aura «démontrer la volonté» de changer les choses. «On va voir ce que le gouvernement va faire, a conclu M. Gagnon. Après ça, on négociera d'égal à égal.»


Source :
Valérie Gaudreau
Le Soleil
Photographie
Patrice Laroche
Video:
Caméra et montage: Jean Évrard Bilodeau
Journaliste :Pierre Olivier Fortin

 

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