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Jean Gagnon poursuit Régis Labeaume pour 75 000 $

  12 février 2013

(Québec) Le président du syndicat des cols blancs poursuit le maire Régis Labeaume en Cour supérieure. Jean Gagnon dépose aussi un grief de harcèlement psychologique contre la Ville de Québec pour les propos du maire faisant allusion à son «burn-out».

 

M. Gagnon réclame 50 000 $ en dommages moraux et 25 000 $ en dommages punitifs.

Un autre recours est un grief de harcèlement psychologique déposé contre la Ville de Québec «dénonçant les propos hostiles et non désirés du maire Labeaume, portant atteinte à la dignité et à l'intégrité psychologique et physique de M. Gagnon», peut-on lire.

Selon le syndicat des cols blancs, la Ville de Québec doit rappeler qu'il lui appartient, à titre d'employeur, «de s'assurer que le milieu de travail est exempt de toute forme de harcèlement psychologique». «Par son inaction, la Ville contrevient à la convention collective ainsi qu'à la Loi sur les normes du travail», estime le syndicat.


Après avoir été accusé par M. Gagnon de «mentir» dans le dossier des tables de mortalité utilisées pour calculer les régimes de retraite, le maire de Québec avait ce jour-là explicitement fait allusion à l'état de santé du président du syndicat des cols blancs, en retour progressif après six mois de repos.

«J'adore M. Gagnon», avait ironisé M. Labeaume. «Mais il est toujours au bout de sa chaîne. Le problème est qu'il va retourner en burn-out à un moment donné», avait-il poursuivi. «Au bout de sa chaîne de même, il vient d'arriver, ça n'a pas de bon sens

Cette déclaration, rapportée dans Le Soleil du 21 décembre, avait fait bondir Jean Gagnon et le Syndicat des fonctionnaires municipaux, qui avaient mandaté leurs procureurs de transmettre une mise en demeure au maire.

Le jour même, M. Labeaume s'était excusé par la voix de son attaché de presse, Paul-Christian Nolin.

«Le maire regrette d'avoir parlé du burn-out de Jean Gagnon et il veut que ce soit su. Ce sont des commentaires qu'il a faits dans le feu de l'action et il regrette d'avoir mentionné ainsi l'état de santé de M. Gagnon. Ce n'est pas ce qu'il voulait faire», avait déclaré M. Nolin au Soleil. Le maire lui-même a par la suite réitéré ses excuses sur les ondes du FM93 et par communiqué.

Mais les excuses n'ont pas suffi. Dans la requête, le syndicat allègue que le ton des excuses «banalise les propos tenus», notamment lorsqu'à la radio, le maire Labeaume a souhaité «Joyeux Noël» à M. Gagnon en lui demandant «d'arrêter ça».

Enfin, le chef syndical juge d'autant plus inacceptable que les propos en allusion à sa santé «d'une une figure publique aussi médiatisée» que celle du maire de Québec, «à l'heure où des efforts sont faits pour éliminer au sein de la population les préjugés concernant les questions de harcèlement psychologique et de santé mentale».


Source :
Le Soleil
Valérie Gaudreau
Photothèque Le Soleil, Patrice Laroche