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BILAN DES COMPRESSIONS «De l’argent déplacé vers les partys»
15 avril 2013
QUÉBEC - Pour les chefs syndicaux représentant les fonctionnaires et employés manuels de la ville, le maire de Québec ne fait que jeter de la poudre aux yeux avec son bilan des compressions.
Le maire ne peut affirmer qu’il coupe dans le budget de la Ville alors que les dépenses, les revenus et la dette ne cessent d’augmenter, fait ressortir Jean Gagnon, président du Syndicat des fonctionnaires municipaux de Québec (SFMQ). À son avis, le maire a simplement commencé sa campagne de charme en vue des élections.
Il est de plus utopique de penser que des coupures de 67 millions n’auront pas de conséquences sur les services aux citoyens, croit M. Gagnon. «À l’heure actuelle, ça en a déjà», dit-il, citant le cas du budget d’entretien des édifices municipaux, qui est déficitaire.
«Je pense qu’ils ont juste déplacé de l’argent vers le centre-ville, l’amphithéâtre et les partys, dit M. Gagnon. Ils ont pris l’argent dans les arrondissements et l’ont déplacé vers le central. C’est une évidence.»
Pour l’instant, souligne le chef syndical, on a assisté à une hausse des taxes commerciales. Le plus dangereux, selon lui, c’est la prochaine étape.
Tendance contraire
Le président du SFMQ ne croit pas que le recours à la privatisation permettra d’économiser, au bout du compte. Il faut tenir compte des griefs déposés parce que la Ville n’avait pas respecté les planchers d’emploi ni les conventions. Il énumère celui relatif aux ordures ménagères et à l’horticulture.
«Tu crées des monopoles, et ça fait en sorte que les coûts ne cessent d’augmenter, calcule M. Gagnon. Si vous regardez ailleurs qu’à Québec, tout le monde fait le contraire (…) On est reculé par le tonnerre à Québec, c’est pas compliqué, c’est ça qui nous arrive.»
Étaler ses chiffres
Du côté des cols bleus, Marc-André Dufour, président du syndicat, fait valoir que le maire annonce qu’il fait des gains, mais qu’il n’étale jamais ses chiffres. «Il faut toujours croire en la parole de M. Labeaume, déplore-t-il, mais il va falloir qu’un jour il mette ses chiffres sur table.»
Le coût du traitement des matières résiduelles serait plutôt passé de 13 à 26 millions, depuis la privatisation, selon M. Dufour. «On le dit depuis le début que la Ville s’en va dans un mur avec ça, s’exclame-t-il. Nous autres, c’est nos jobs qui s’envolent, et on n’a jamais eu l’ombre d’un chiffre démontrant quelles sont les économies.»
M. Dufour souligne par ailleurs qu’on peut bien comparer les coûts, mais que la qualité des services offerts dans le privé, versus en régie, n’est pas comparable.
Source :
Journal de Québec
Karine Gagnon
photographie:
© LES ARCHIVES JEAN-FRANCOIS DESGAGNÉS