Avec le prolongement du confinement, les cols bleus et les cols blancs craignent que les villes procèdent à des mises à pied massives parmi leurs effectifs.
Nouvelles
Ordinateurs saisis et interrogatoires
24 avril 2013
QUÉBEC - Le syndicat des cols blancs de Québec vient de déposer un grief pour harcèlement psychologique, après que la Ville eut mandaté une firme pour interroger des employés, en plus de saisir leur ordinateur.
Ce mandat d’enquête confié à la firme Garda par la Ville de Québec a fait suite à la transmission à un journaliste d’informations sur la privatisation des loisirs. Le maire avait d’ailleurs déclaré, lors d’un point de presse en février, qu’on allait tenter de savoir qui avait sorti ça et que c’était une cause de congédiement.
«Ils ont saisi trois ordinateurs à l’arrondissement de la Haute-Saint-Charles et ont engagé un enquêteur pour interroger le monde, comme la police», relate Jean Gagnon, président du syndicat des cols blancs.
Alerté par des membres, ce dernier a assisté à toute l’opération, qui s’est déroulée en mars. «Ils m’ont dit qu’à la GRC, ils avaient le droit de faire ça, raconte le chef syndical, mais là, ce n’est quand même pas une question de sécurité nationale (...) C’est de la persécution. Ça n’a même pas de bon sens le manque de classe de cette organisation. C’est pire que la Gestapo.»
Calvaire
Les employés visés vivent un calvaire, selon M. Gagnon, car ils ne savent toujours pas quelles actions seront entreprises par la Ville. «C’est une intrusion dans la vie privée, mais il s’en fout (le maire), car ça leur prend un coupable», déplore-t-il, mentionnant que jusqu’à maintenant, personne n’avait encore été sanctionné.
Le grief déposé hier par le syndicat comprend donc une réclamation de 25 000 $ en dommages et intérêts pour harcèlement psychologique. «Et ils sont mieux de se préparer parce qu’on va y aller le plaider, avertit M. Gagnon. Je n’en reviens pas qu’on soit rendu là à la Ville, ça n’a aucun bon sens.»
Le porte-parole de la Ville, Jacques Perron, ne pouvait pas préciser hier combien avait coûté ce mandat. «Nous ne commenterons pas ce dossier, a-t-il dit, compte tenu qu’un grief a été déposé.»
Source :
Journal de Québec
Karine Gagnon
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