Avec le prolongement du confinement, les cols bleus et les cols blancs craignent que les villes procèdent à des mises à pied massives parmi leurs effectifs.
Nouvelles
Une mise à pied «déguisée»
07 mai 2013
La nouvelle gestion des bibliothèques n’est qu’un «congédiement déguisé, illégal et immoral» aux yeux du président du Syndicat des fonctionnaires municipaux de Québec.
Mis au courant de la situation jeudi dernier, Jean Gagnon dénonçait lundi la manière de faire de la Ville qui, du coup, met à pied une cinquantaine de travailleurs temporaires. Des employés qui bossaient généralement «entre 5 et 20 heures par semaine», selon lui.
«Il y a des gens qui pleuraient ce matin! Ils travaillaient à la Ville de Québec, et là, ils ne savent même pas si, au mois d’août, ils vont pouvoir payer leur loyer. Ce n’est pas des gens qui gagnaient une fortune. Et là, on leur dit qu’ils n’ont plus de jobs!»
Conditions
Bien que certains d’entre eux pourraient retrouver leurs fonctions en postulant auprès du nouveau gestionnaire, le président syndical craint tout de même pour les conditions de travail des salariés. En effet, ceux qui seront retenus perdront leur ancienneté et leurs avantages, selon lui.
«Ils vont réappliquer sur leur propre poste. S’ils sont retenus, ils vont travailler assis à la même place, avec le même horaire, leur confrère va être employé de la Ville et eux, de l’Institut Canadien de Québec, mais payés moins cher», lance-t-il, estimant une perte de salaire d’environ «3 ou 4 $ de l’heure pour la même job».
Le syndicat compte maintenant entreprendre des moyens légaux «assez musclés» pour défendre les droits des employés qu’il représente. «On va se battre jusqu’au bout», a laissé tomber Jean Gagnon, à bout de voir Régis Labeaume traiter les employés comme du «bétail».
À l’hôtel de ville, la chef de l’opposition, Anne Guérette, a reproché à l’administration Labeaume de ne pas avoir annoncé ces cinquante mises à pied, lors du comité plénier sur les bibliothèques qui eu lieu en janvier dernier.
«La vérité, c’est que jeudi, Mme Lemieux a invité ces gens-là, vendredi, à une rencontre pour qu’elle leur explique tout, et elle n’a eu aucune réponse», a plus tard répliqué le maire Régis Labeaume. «À la dernière minute», a déploré l’indépendant Jean Guilbault.
Source :
Le Journal de Québec
Katherine Lamontagne
Photo les archives, Simon Clark