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Régime de retraite: «Labeaume était seul dans son camp», dit Maltais
18 septembre 2013
(Québec) Régis Labeaume doit faire une croix sur son espoir d'une loi adoptée dès cette année l'autorisant à décréter des conventions collectives dès 2015. Seul à défendre cette position en commission parlementaire, les chances de voir son souhait intégralement réalisé apparaissent faibles.
.La commission des finances publiques a déposé mardi son rapport sur les recommandations du comité D'Amours sur la protection des régimes de retraite. Les conclusions portent beaucoup sur un approfondissement de la réflexion à travers de nouvelles études.
Le maire de Québec a réclamé l'adoption d'une loi dès 2013 qui lui permettrait d'imposer des conditions de travail après un an de négociations. Seule façon selon lui de s'attaquer au déficit de 800 millions $ de la caisse de retraite des employés de la Ville.
«Le maire Labeaume était seul dans son camp», a déclaré au Soleil la ministre du Travail, Agnès Maltais, mardi.
Le rapport D'Amours suggérait une période de négociation de cinq ans, mais le droit pour un patron d'imposer après trois ans à ses employés les mêmes efforts qu'il fournira lui-même. «Les syndicats ont dit qu'ils ne voulaient pas de droit unilatéral, souligne la ministre Maltais. Le maire de Saguenay est venu dire : "Ça se négocie". L'Université Laval et de grandes entreprises sont venues nous dire aussi qu'il faut négocier et ne pas tomber là-dedans. Le maire Labeaume parle d'un an, d'autres de trois ans, le rapport dit cinq ans. C'est le sujet sur lequel il y a le plus d'opinions différentes.»
Le rapport de la commission des finances publiques ne comporte pas de recommandation spécifique au cas des municipalités, pour lesquelles «la solution n'apparaît pas évidente».
Le maire Labeaume a aussi fait cavalier seul sur la capitalisation améliorée, une façon moins risquée mais coûteuse de financer les régimes de retraite, affirme la ministre Maltais. «Le seul maire qui était pour qu'on la mette en place, c'était le maire de Québec, affirme-t-elle. Tous les autres nous ont dit : "Ça va nous mettre dans une situation financière épouvantable". Personne d'autre ne le voulait.»
Rente de longévité
La ministre estime pouvoir mener en un an des études plus poussées sur des sujets centraux du rapport D'Amours telle la rente de longévité pour les 75 ans et plus partagée à parts égales entre employés et patrons. La bonification du régime des rentes du Québec (RRQ) doit aussi être approfondie. Mme Maltais rejette l'idée que le rapport sera «tabletté». «Comme ministre, dit-elle, je veux travailler là-dessus. Mais la commission parlementaire convient que c'est un sujet complexe et qu'il va falloir rallier des acteurs. Alors je vais le faire.»
La commission recommande la mise en oeuvre rapide de régimes volontaires d'épargne-retraite.
Source :
Le Soleil
Simon Boivin