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Rapport D'Amours: Maltais a une conclusion «amnésique» dit Labeaume
18 septembre 2013
(San Francisco) La ministre Agnès Maltais arrive à une «conclusion amnésique» quand elle dit que le maire Régis Labeaume était «seul de son camp» à souhaiter l'adoption dès cette année d'une loi qui lui permettrait d'imposer des conditions de travail après un an de négociations.
Le maire de Québec croit plutôt que le gouvernement a cédé aux pressions des syndicats dans son rapport de la commission parlementaire sur les recommandations du comité D'Amours sur la protection des régimes de retraite.
«On a l'impression que les syndicats ont réussi leur lobbying. Qu'ils ont encore une fois réussi à convaincre le gouvernement de ne rien faire et ça, c'est inacceptable. On doit gouverner pour l'ensemble des citoyens», a tranché Régis Labeaume qui a réagi de Palo Alto au deuxième jour d'une mission économique en Californie.
La Commission des finances publiques conclut dans son rapport déposé mercredi à un approfondissement de la réflexion du rapport D'Amours par de nouvelles études.
Le maire de Québec s'était pour sa part montré impatient et avait réclamé lors de son passage devant la Commission l'adoption d'une loi dès 2013 qui lui permettrait d'imposer des conditions de travail après un an de négociations. Seule façon, avait-il plaidé, de s'attaquer au déficit de la caisse de retraite des employés municipaux évalué à près de 800 millions $ à Québec.
Or, sur ce point, «le maire Labeaume était seul dans son camp», a déclaré la ministre du Travail, Agnès Maltais, au Soleil mardi.
Faux, réplique Régis Labeaume.
«Ce que je veux dire à la ministre est que son diagnostic est mauvais», a dit celui qui assure ne pas avoir du tout le même souvenir des audiences.
«C'est une conclusion amnésique, a-t-il lancé. Visiblement je n'ai pas assisté à la même commission parlementaire qu'elle.»
Les villes, dit-il, sont venues dire «qu'il fallait faire quelque chose», assure le maire.
«On n'avait peut-être pas tous la même solution, mais la Ville de Montréal a dit qu'il fallait qu'il se passe quelque chose. L'UMQ a dit qu'il fallait qu'il se passe quelque chose. Je ne comprends pas qu'il n'y ait pas de solutions», a déploré M. Labeaume.
«Et là, ce matin, ce que je comprends est qu'il y a juste moi qui n'étais pas d'accord et que je suis un grand chevalier seul. Mais c'est pas comme ça que ça s'est passé.»
La Ville de Québec et toute la province ne peut pas se permettre d'attendre encore pour s'attaquer aux déficits des régimes de retraite, a martelé M. Labeaume mercredi. «Si on ne commence pas à travailler tout de suite à la solution, on dit aux gens : "qu'ils payent". Ça n'a aucun sens.»
La poursuite de la réflexion annoncée mardi fait craindre un «tablettage» du rapport D'Amours, croit le maire de Québec. «Tabletter le rapport, ça veut dire taxer les citoyens pour les déficits des fonds de pension. J'ai pensé que c'est ce qu'ils sont en train de faire et ça, on va se battre contre ça.»
«Pas étonnant», dit David Lemelin
Pour le chef de Démocratie Québec, David Lemelin, il n'est pas surprenant que Régis Labeaume se retrouve aujourd'hui isolé sur cet enjeu. «Il est seul dans son camp parce que les autres ont dit : "Non, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne." Tout le monde a dit que ça passait par la négociation.»
Mais le maire, dit-il, est «le seul qui est pressé, pressé, pressé pour pouvoir faire son job qu'il fait toujours, c'est-à-dire un job de communication pour noircir le tableau aux dépens des employés».
Source :
Le Soleil
Valérie Gaudreau
Avec Stéphanie Martin