Avec le prolongement du confinement, les cols bleus et les cols blancs craignent que les villes procèdent à des mises à pied massives parmi leurs effectifs.
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Les cols blancs de Québec votent à 88 % pour la grève
24 octobre 2013
(Québec) Le syndicat des employés de la fonction publique de la Ville de Québec s'est doté d'un mandat de grève générale illimitée mercredi soir, alors que 88% des membres présents à une assemblée syndicale ont voté en faveur d'un débrayage.
L'exécutif, dirigé par Jean Gagnon, peut ainsi déclencher la grève à tout moment, avec sept jours de préavis, sans avoir à consulter ses membres à nouveau. «On l'a entre les mains et pourra l'utiliser si c'est nécessaire», a-t-il affirmé après l'annonce des résultats. Avant le rassemblement syndical, qui s'est tenu à huis clos, M. Gagnon avait dit espérer lancer un message clair au maire Régis Labeaume que les employés de la fonction publique n'accepterait pas qu'il tienne «des propos démagogiques» sur la place publique.
Sur les 902 cols blancs présentés, soit environ la moitié des membres du syndicat, 775 ont vonté pour, alors que 97 ont voté contre, et deux bulletins ont été rejetés.
Lors de la séance d'information précédent le vote, l'exécutif a présenté des chiffres selon lesquels les employés devraient payés en moyenne 7000$ de plus en cotisation à la Ville de Québec, suivant les exigences de l'administration Labeaume. Une démonstration qui a convaincu ses membres de rejeter les demandes de l'employeur, selon M. Gagnon.
Selon Jean Gagnon, cet appui majoritaire vient démontrer à Régis Labeaume que ses employés sont derrière le syndicat, contrairement à ce que le maire sortant prétend. «S'il veut un mandat fort, nous aussi on a un mandat fort», a-t-il lancé, en référence à la déclaration du maire Labeaume en début de campagne électorale, demandant aux citoyens de Québec un soutien massif le 3 novembre.
M. Gagnon a admis qu'il ne souhaitait pas nécessairement lancer une grève «demain matin» et qu'il espérait toujours une négociation «dans le calme». Les cols blancs sont sans convention collective depuis trois ans.
Bien que le syndicat en ait désormais le mandat, il est à toute fin pratique impossible que le droit de grève soit utilisé d'ici le scrutin municipal du 3 novembre, puisque un avis doit être soumis à l'employeur sept jours ouvrables avant le début du débrayage.
Si une grève est déclenchée, le syndicat enverra une liste de services essentiels à la Ville de Québec. Si l'employeur n'approuve pas, la Commission des services essentiels devra trancher sur le minimum de travail que devront accomplir les cols blancs.
Les services obligatoirement tenus seraient par exemple les services 9-1-1, dont les employés sont des cols blancs. Des employés des technologies de l'information pourraient aussi avoir à tenir le fort.
Vote de confiance
Soumis à un vote de confiance au cours de la soirée, Jean Gagnon a reçu l'appui majoritaire des membres présents, lors d'un vote à mains levées. À la tête du syndicat des cols blancs depuis 2004, M. Gagnon a été chaudement applaudi à son arrivée sur la scène. «Je pourrai dire que parmi les électeurs, je suis aussi populaire que lui [Régis Labeaume]», a-t-il alors lancé. «Je ne vous décevrai pas.»
Source :
Le Soleil
David Rémillard
Photographie
Erick Labbé