Avec le prolongement du confinement, les cols bleus et les cols blancs craignent que les villes procèdent à des mises à pied massives parmi leurs effectifs.
Nouvelles
Mandat de grève: vote «historique» pour les fonctionnaires de Québec
23 octobre 2013
(Québec) Les fonctionnaires municipaux de Québec se prononceront mercredi soir en assemblée générale sur un vote «historique», soit un premier mandat de grève sur les conditions de travail de leur histoire. Mais ce sera, surtout, une première en pleine campagne électorale. Déjà marqué par le bras de fer entre Régis Labeaume et les syndicats, le ton houleux de la campagne promet de monter d'un cran aujourd'hui.
Après une poursuite déposée lundi par les cols bleus concernant des déclarations du maire sortant, voilà qu'une manifestation en appui aux employés manuels de Québec se déroulera ce midi, quelques heures à peine avant l'assemblée des cols blancs.
Une assemblée pendant laquelle les fonctionnaires municipaux se prononceront sur un vote de grève.
«Ce n'est jamais arrivé, un vote de grève chez les cols blancs sur les relations de travail à la Ville de Québec. Jamais», a confirmé mardi le président du Syndicat des fonctionnaires municipaux, Jean Gagnon. Ce dernier sera aussi soumis à un vote de confiance ce soir.
Un seul mandat de grève a été obtenu par les cols blancs il y a une dizaine d'années, a-t-il relaté. «Mais c'était pour dénoncer une loi spéciale que le gouvernement prévoyait adopter. Ce n'était pas dans le cadre des relations de travail à la Ville», a poursuivi le chef syndical.
Irrité par les affirmations «pas vraies» que Régis Labeaume «véhicule sur la place publique», le syndicat prend les grands moyens.
L'assemblée générale de ce soir devait initialement se tenir fin novembre. Le fait de la devancer en pleine campagne électorale est-il un statement contre Régis Labeaume? «Y a-t-il un statement? Je dirais... peut-être», a répondu M. Gagnon après une hésitation.
Il assure toutefois que ce vote n'est pas un «mot d'ordre» pour appeler ses membres à appuyer l'opposant d'Équipe Labeaume, Démocratie Québec. «On s'est toujours dit apolitique. Les gens voteront pour le candidat de leur choix», a dit M. Gagnon.
«Mais en même temps, c'est tellement évident qu'il nous haït», a-t-il lancé en parlant de Régis Labeaume.
Le syndicat de la fonction publique en appui
Cette assemblée générale des fonctionnaires en soirée sera précédée par une autre sortie syndicale.
Quelque 3000 membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) réunis en congrès national au Centre des congrès promettent de donner leur appui à leurs confrères cols bleus de Québec ce midi devant l'Assemblée nationale.
«Les travailleurs doivent se serrer les coudes car les attaques contre leurs salaires, leurs conditions de travail et leurs régimes de retraite se multiplient au Canada», a déclaré mardi le président national du SCFP, Paul Moist, dans un communiqué.
Cette manifestation s'ajoute à une poursuite déposée lundi devant la Commission des relations du travail par les employés manuels de Québec pour des propos qu'ils qualifient de «faussetés», d'ingérence et de négociation de mauvaise foi.
Déterminé à poursuivre sa campagne électorale sur les relations de travail, le maire sortant s'est moqué de la manifestation d'appui des membres du SCFP.
«Ah, je pensais qu'ils venaient devant l'hôtel de ville», a ironisé le maire sortant. «Y nous ont-tu oubliés? On pensait que tant qu'à être en congrès à Québec, ils viendraient nous voir», a poursuivi Régis Labeaume en assurant qu'aucune manifestation ne modifierait son plan de match.
Source :
Journal de Québec
Valérie Gaudreau
Avec Stéphanie Martin
Photographie:
Steve Deschênes