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Loi 3: la Coalition pour la libre négociation promet un grand dérangement
17 octobre 2014
La Coalition pour la libre négociation promet «un grand dérangement» à l'échelle provinciale pour lutter contre le projet de loi 3 sur la réforme des régimes de retraite des employés municipaux, et ce, alors que plusieurs de ses syndicats membres disposent de mandats de grève
Les leaders syndicaux étaient réunis jeudi matin au Palais des congrès de Montréal et un peu plus d'un millier de syndiqués sont venus leur manifester leur appui avant de quitter les lieux en direction d'un hôtel du centre-ville où le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, participait à un événement.
Les représentants de la Coalition se disent conscients de ne pas avoir de fortes assises dans l'opinion publique, mais ils entendent poursuivre leur lutte tout en tentant de sensibiliser la population à l'importance de l'enjeu pour l'ensemble des travailleurs.
«On ne fait pas toujours dans la dentelle», a reconnu le porte-parole de la Coalition, Marc Ranger.
«Parfois, il y a des gestes qu'on doit poser et on va l'analyser en fonction de l'opinion publique, mais on va poser aussi les gestes qu'on doit poser.»
Il promet que tout sera mis en oeuvre pour éviter les débordements pour ce «grand dérangement», dont la date et les détails ne sont pas connus pour l'instant.
«Oui ça va déranger et on va faire tout ce qu'il faut pour que ça se fasse de façon correcte, mais bien sûr que ça va déranger. On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs», a-t-il indiqué.
Une chose est claire, toutefois: 80 pour cent des syndicats qui sont en position de grève légale ont obtenu des mandats en ce sens et M. Ranger ne ferme pas cette porte en marge d'une escalade des moyens de pression.
«On n'a rien exclu. Il y a déjà des syndicats qui ont des mandats de grève, que ce soit dans le cadre de leurs propres négociations dans le monde municipal, que ce soit dans le cadre de la Coalition. Nos gens sont prêts à une guerre de tranchées», a-t-il dit.
La Coalition accuse par ailleurs le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, de tenir un double langage qui consiste, en public, à inviter les syndicats à la négociation et à refuser, en privé, de négocier en maintenant une position sans aucun compromis.
«Nous avons été nous asseoir à plusieurs reprises avec (M. Moreau) et à chaque fois, il s'est retourné. Il disait blanc et après il dit noir. Quand il nous invite à négocier, tout ce qui ne vient pas de lui n'est pas entendu, n'est pas écouté», a dit M. Ranger.
Il reproche au gouvernement Couillard d'agir ainsi strictement pour répondre aux demandes des maires de Montréal, Denis Coderre, et de Québec, Régis Labeaume, et d'ignorer la réalité des autres municipalités.
«Il y a deux maires au Québec qui passent le bulldozer actuellement et le projet de loi 3 est inespéré pour eux, ça va au-delà de tout ce qu'ils avaient demandé», a dit le syndicaliste.
Il a rappelé que des négociations étaient déjà entamées et très avancées dans plusieurs municipalités, bien avant l'arrivée du nouveau gouvernement, et il soutient que plusieurs maires sont insatisfaits de la démarche gouvernementale qui vient saboter les progrès déjà réalisés et envenimer des relations de travail.
«Ils sont en train de «crisser» le feu dans le secteur municipal, alors que c'est l'un des secteurs où les relations de travail sont les plus harmonieuses depuis des années», a imagé le porte-parole de la Coalition.
Il met en doute au passage la légitimité du gouvernement qui refuse toujours de réformer les régimes de retraite des élus provinciaux et de faire lui-même les sacrifices qu'il veut imposer au milieu municipal.