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Négociations rompues avec la Ville de Québec; Effets dévastateurs chez les pompiers

  23 septembre 2011

La guerre froide qui perdure entre la Ville de Québec et ses pompiers, dont la convention collective est échue depuis le 31 décembre 2006, provoque des effets dévastateurs qui s’amplifient et sèment l’inquiétude au sein du service.

 

C’est du moins ce qu’expose Éric Gosselin, président de l’Asso­ciation des pompiers professionnels de Québec. Il rappelle qu’aucune négociation n’a plus lieu entre les parties depuis décembre 2010, date à laquelle l’arbitrage a repris après trois mois de discussions qui n’ont mené nulle part.

« Le maire Labeaume dit tout le temps qu’à l’époque de L’Allier, on négociait dans les bureaux. C’est loin d’être vrai : c’était difficile et on se voyait dans le bureau à la signature, une fois que tout était négocié. Mais L’Allier, lui, il ne nous a jamais traîné dans la boue », soupire-t-il.

M. Gosselin dit comprendre que la Ville veuille protéger ses budgets. « Mais quand c’est rendu que les pompiers de Laval gagnent 11 000 $ de plus par année que nous, on a un problème, selon moi. »

Discréditation

Le chef syndical déplore que, depuis plus d’un an, l’administration Labeaume multiplie les sorties qui, selon lui, n’ont qu’un seul but : discréditer le service des incendies aux yeux de la population pour ensuite y faire des coupures. Il énumère les allégations concernant l’échange de matériel pornographique, les pompiers ne sachant pas nager au sein de l’escouade nautique, l’utilisation du temps de travail pour répondre à plusieurs alarmes non fondées.

« Le service des incendies est vu par l’administration Labeaume comme une dépense. Ils n’y voient rien de positif », affirme M. Gos­selin.

Ce dernier continue de dénoncer le schéma de couverture de risques 2012-2017 qui vient d’être adopté et qui dégarnit, selon lui, des secteurs comme Char­lesbourg, Beauport, Saint-Émile et Cap-Rouge.

Les sapeurs se sentent également floués et dévalorisés, d’ajouter le chef syndical. « Depuis toujours, les pompiers ont toujours été très fiers de leur travail. Là, on vit l’inverse. La situation a été tellement distorsionnée par le service des ressources humaines que j’ai de plus en plus de gars qui n’osent plus mettre leurs chemises du service des incendies en partant de chez eux. C’est du jamais-vu. »

Prochaines étapes

Les prochaines rencontres devant l’arbitre auront lieu les 12 et 13 octobre.

D’ici là, les parties devront se présenter en Cour supérieure, le 3 octobre, concernant une plainte pour abus de procédures déposée par l’Association contre la Ville, dans la foulée de la réorganisation du service.

À la signature d’une nouvelle convention, qui établira les salaires et conditions des pompiers pour 2007, 2008 et 2009, les négociations pour la suivante devraient donc recommencer immédiatement.


Source :
Karine Gagnon
Le Journal de Québec
Photographie
© Jean-Claude Tremblay