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Les régimes de retraite dans la mire de la Ville de Québec

  19 décembre 2011

(Québec) Après la lutte contre la dette, la Ville de Québec devra s'attaquer dans les prochaines années aux déficits actuariels des régimes de retraite. Le maire Régis Labeaume a dénoncé lundi une situation financière «extrêmement malsaine» dans ce dossier, et annonce une réflexion «sans tabous» pour l'année 2012.

 

Le déficit de capitalisation des régimes de retraite de la Ville a augmenté de façon inquiétante depuis les fusions municipales. Il est passé de 144 millions $ en 2001 à près de 659 millions $ en 2011, soit une augmentation de plus d'un demi-milliard de dollars.

Ce déficit augmentera encore pour le prochain exercice budgétaire, alors que l'année 2011 a été pénible pour les fonds de pension. «Les marchés boursiers, cette année, ça a été misérable», a rappelé le maire.

Un jour ou l'autre, la Ville de Québec devra s'attaquer à ce problème, assure-t-il. «On va revenir après les Fêtes sur les fonds de pension. Parce qu'on est en train de faire une très grosse réflexion actuellement, pour essayer de trouver des solutions. Mais les solutions ne sont pas faciles. Et il n'en demeure pas moins qu'il est évident qu'on s'en va dans le mur avec les fonds de pension.»


Régis Labeaume n'a pas indiqué s'il entendait revoir le principe de prestations déterminées ou la contribution de 45 % des employés municipaux à leur régime de retraite.


«Je ne veux pas aller trop loin, parce qu'on va passer Noël... Mais il va falloir se poser des questions fondamentales. Si on veut trouver la solution, il ne peut pas y avoir de tabous», a toutefois prévenu le maire.

Hausser les taxes?

Pour l'heure, la Ville reporte la délicate question du renflouement des fonds de pension. Si elle décidait de rembourser dès demain le déficit actuariel, cela se traduirait par des hausses de taxes municipales annuelles et moyennes de 6 % pour les citoyens. La Ville de Québec consacrera 22,8 millions $ supplémentaires en 2012 à sa masse salariale. De ce montant, 10,6 millions $ servent à payer les augmentations de salaire et 12,2 millions $ sont versés à titre de cotisations de l'employeur (régimes de retraite).

Ces montants ne sont pas négligeables, assurent les comptables de la Ville. Depuis 2008, 91,7 % des hausses de taxes ont servi à compenser cette hausse de la masse salariale. Une situation qui mine le développement de la cité, dénonce le maire.

«C'est 92 % qui ne sert qu'à ça! Pour faire autre chose dans cette ville-là, il faut compter ou sur des coupures de budget ailleurs, ou sur des nouvelles inscriptions au rôle. Quand 92 % des hausses de taxes s'en vont directement dans la masse salariale et les fonds de pension, c'est extrêmement, extrêmement malsain en termes de gestion.»
 


Source :
Le Soleil
Samuel Auger