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Régime de retraite - Le maire prêt à prendre le bâton

  20 décembre 2011

Le maire Labeaume devrait frapper à la porte du ministre Laurent Lessard en janvier pour lancer des discussions sur la fatalité que représente le déficit des caisses de retraite au Québec.

Abasourdi devant le déficit de capitalisation des caisses de retraite des employés de la ville de Québec, qui a augmenté d'un demi-milliard en 10 ans, le maire Labeaume entend prendre le bâton de pèlerin dès janvier pour que cesse cette « fatalité » au Québec.

« Il est évident qu'on s'en va dans le mur avec les fonds de pension (…), le gros danger qui nous guette, il est là », a lancé M. Labeaume. Il souligne que le déficit des caisses de retraite ne touche pas que la Ville de Québec, où il augmente d'environ 50 millions par année.

La réalité fait aussi mal dans d'autres villes, au gouvernement et dans des entreprises privées. Mais quand il regarde le paysage politique, a déploré le maire, il ne voit personne qui a envie d'aller au bâton. Ce qu'il fera, dès que les Fêtes seront passées, car le danger de perdre le contrôle de la situation à ce chapitre est total, considère-t-il.

« D'ailleurs, je me demande toujours pourquoi les questions fondamentales, on se les pose toujours à Québec avant ailleurs. C'est toujours la grosse affaire, un grand mystère », a glissé le maire, saluant les interventions de la mairesse de Longueuil sur la question.

Danger

À Québec, cette année, 92 % des augmentations de taxes ont servi exclusivement à payer l'augmentation de la masse salariale et à renflouer les fonds de pension. Selon les estimations de la Ville, le déficit de capitalisation des régimes de retraite sera passé de 144 millions, en 2001, à 659 millions au 31 décembre 2011.

Et si aucune solution n'est trouvée concernant les fonds de pension, le renflouement de ce déficit équivaudra à 6 % d'augmentation de dépenses dans le budget de la Ville dans les années à venir.

« Ça veut dire que pour faire autre chose dans cette ville-là, il faut compter sur des coupures de budget ailleurs ou sur de nouvelles inscriptions au rôle (20 millions de dollars prévus cette année et 2 millions de droits de mutation ou taxes de bienvenue), observe M. Labeaume. C'est extrêmement malsain en termes de gestion. »

Finis les tabous!

Afin de trouver une solution, il ne pourra plus y avoir de tabous, estime le maire, qui n'a pas précisé s'il entendait remettre en question la pertinence des cotisations à prestations déterminées ou de la contribution au régime à hauteur de 45 % pour les employés municipaux. Il a néanmoins parlé de « solutions qui ne seront pas faciles ».


Source :
Le Journal de Québec
Karine Gagnon
Photographie
Jean-François Desgagnés