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Le syndicat renonce à poursuivre le Maire

  24 avril 2011

(Québec) – Le syndicat des cols blancs de Québec renonce à déposer une nouvelle poursuite contre le maire Labeaume, cette fois pour intimidation et entrave au travail syndical.

Dans une lettre adressée à ses membres, dont le Journal de Québec a obtenu copie, le conseil syndical explique qu’il a décidé de ne pas déposer de poursuite à la Commission des relations de travail ainsi qu’à la Cour supérieure contre le maire et ce, «même si nos procureurs sont d’avis que nous avons la possibilité de le faire et que nos chances de succès sont bonnes.»

«Nous ne voulons pas dilapider les fonds syndicaux dans des poursuites qui n’apporteront rien à la collectivité. Nous aurons besoin de ces fonds dans d’autres dossiers beaucoup plus importants», peut-on lire.

L’intention de poursuivre du syndicat remonte à février dernier, après que Jean Gagnon, président du syndicat des fonctionnaires municipaux de Québec, ait reçu une poursuite de 200 000 $ d’Équipe Labeaume pour des propos tenus lors d’une conférence de presse à propos de l’attribution de contrats et des caisses électorales.

M. Gagnon avait alors annoncé qu’il entendait poursuivre le maire à son tour et ne se laisserait pas museler. Il avait refusé de s’excuser, niant l’avoir visé, affirmant plutôt avoir parlé de la classe politique en général. Il disait considérer la poursuite à son endroit comme de l’intimidation et une ingérence dans le travail syndical.

Le syndicat des cols blancs maintient par ailleurs ses poursuites de 1,15 million et de trois millions contre le maire, lui reprochant d’avoir traité les fonctionnaires d’incompétents et de fourreurs de système, «car ce sont des dommages collectifs», a expliqué M. Gagnon mercredi.

Une rencontre est d’ailleurs prévue à ce sujet avec les procureurs, le 10 avril. «La décision dans la cause d’André Arthur contre les chauffeurs de taxi haïtiens pourrait avoir une incidence», a-t-il dit, préférant ne pas s’avancer davantage.

M. Gagnon devrait par ailleurs être reconduit président du syndicat des cols blancs. Les mises en candidature avaient lieu mercredi soir, tout comme pour quelques autres postes à l’exécutif. Il s’attend à devoir mener des négociations très houleuses avec la Ville pour le renouvellement de la convention collective, échue depuis le 31 décembre dernier.

«Je ne commencerai pas à négocier tant que le règlement sur le régime de retraite ne sera pas déposé, a-t-il maintenu. Je pense que ça va aller en confrontation (…), la foire va pogner et ce ne sera même pas drôle. Ce ne sera pas des petits drapeaux ni des petits gilets, c’est fini, on a assez fait rire de nous autres.»


Source :
Karine Gagnon. Journal de Québec
Agence QMI