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Le boycott d'un journaliste dénoncé
16 décembre 2011
Reprochant au maire de Québec d'adopter des comportements « quasiment dictatorial » et s'apparentant à de l'intimidation, des animateurs du FM93 ont dénoncé le boycott d'un journaliste de la station.
« Qu'il ne me parle pas à moi, c'est correct, mais le point de presse, ça fait partie des règles de démocratie », a dénoncé l'animateur Sylvain Bouchard, hier matin.
Lors d'un point de presse, mardi dernier, le maire a refusé de répondre aux questions du journaliste Mathieu Boivin, du FM93. « Prochaine question », « Non, ça va aller, vous », a-t-il lancé à chaque fois que celui-ci l'interrogeait. Une attitude qui pourrait peut-être s'apparenter à de l'intimidation, évalue M. Bouchard. Ce dernier craint de voir les points de presse transformés, sous le règne du maire, en simples exercices de relations publiques.
Irrespect
Un point de vue que partage son collègue Gilles Parent, qui a décidé d'annuler une entrevue sur le bilan de l'année avec le maire. Il dénonce ce qu'il qualifie d'irrespect envers le travail de journaliste.
« C'est pas la première fois que le maire a de la misère avec son tempérament et sa personnalité, mais là c'est inacceptable, et ça mérite que lui prenne des décisions (…) C'est quasiment dictatorial, il ne peut pas faire ça », considère-t-il.
De son côté, dénonçant la « longue liste de dérapages du maire Labeaume », le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), Brian Myles, espère que le maire va retrouver ses esprits et être capable de faire la part des choses.
Sortie du maire
En fin de journée, hier, le maire a expliqué aux journalistes qu'il avait décidé de bouder parce que le journaliste aurait selon lui remis en question son honnêteté. Il réfère notamment à un reportage portant sur le Programme triennal d'immobilisations (PTI).
« C'est un bon gars, c'est juste que j'ai moi-même entendu de mes oreilles des insinuations sur notre honnêteté, sur la collusion à la Ville, j'ai trouvé ça incroyable », a commenté le maire.
Sur le droit à l'information, M. Labeaume réplique que, pour les journalistes, « un élu doit être à votre merci, un élu doit être à vos genoux et moi je suis pas fait de même et ça ne marchera pas ».
Rejetant la possibilité de s'adresser au Conseil de presse, M. Labeaume écarte également toute poursuite.
Source :
Le Journal de Québec
Karine Gagnon
Photographie
Daniel Mallard