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Labeaume, un gestionnaire «dictatorial»
24 avril 2011
(Québec) – Jean Gagnon estime qu’il n’a rien fait pour avoir à s’excuser.Il est hors de question pour Jean Gagnon, président du syndicat des cols blancs de Québec, de s’excuser pour ses propos comme le demandait le maire Labeaume, qu’il accuse de faire de la « gestion dictatoriale » .
« Jamais on ne va se laisser museler par l’administration Marcoux-Labeaume » , a martelé M. Gagnon, qui représente quelque 2 000 fonctionnaires à la ville de Québec.
Le chef syndical estime qu’il n’a rien fait pour avoir à s’excuser. « On se fait attaquer, on fait rien que se défendre », argue-t-il, ajoutant qu’il n’a pas attaqué Régis Labeaume dans ses déclarations. « Je parlais du climat politique au Québec. »
M. Gagnon a reçu lundi une mise en demeure l’enjoignant de présenter des excuses publiques dans les 48 heures relativement à des déclarations effectuées lors d’une conférence de presse le 16 février dernier. Le même jour, le maire Labeaume a annoncé qu’il adoptait un nouveau leitmotiv de « tolérance zéro » et que tout détracteur serait poursuivi. Le maire a notamment reproché à M. Gagnon d’avoir laissé croire que « les élus d’Équipe Labeaume sont malhonnêtes et n’agissent qu’en fonction de leur propre intérêt ou de celui de leur parti. »
ADVERSAIRES
Régis Labeaume n’a jamais voulu travailler en partenariat avec les syndicats, qu’il voit comme des adversaires, lui reproche M. Gagnon. « C’est de la gestion dictatoriale : je, me, moi, je suis, et c’est ça, c’est moi le chef ici et personne ne va m’obstiner; c’est ce qu’on voit. »
M. Gagnon ajoute que « si ce gars-là avait le pouvoir de décréter, ce serait épouvantable à Québec, ce serait déjà réglé, toutes les conventions de 20 ans. »
POURSUITES
Considérant qu’il est de son devoir de défendre des droits fondamentaux, M. Gagnon estime que le maire s’ingère dans les activités syndicales. « Nos procureurs analysent présentement la possibilité de déposer une poursuite auprès du ministère du Travail » , a fait savoir le président du syndicat des cols blancs.
Les procureurs du Syndicat des fonctionnaires municipaux du Québec (SFMQ) évaluent également la possibilité de poursuivre Richard Côté pour ses déclarations au sujet de M. Gagnon, jeudi dernier.
Le syndicat entend par ailleurs aller de l’avant avec le grief de 1,15 million déposé contre le maire, pour ses propos contre les fonctionnaires, en décembre.
GILBAULT PERSISTE
De son côté, le conseiller indépendant Jean Guilbault n’a pas davantage l’intention de s’excuser. Joint par le Journal, il a réitéré son invitation au maire à passer au test du polygraphe (détecteur de mensonges) plutôt que de régler leur différend par la voix des avocats.
« Peut-être que M. Labeaume espère que cette mise en demeure peut m’intimider ou en intimider d’autres qui ne sont toujours pas en accord avec lui, mais pour ma part, c’est raté. »
Source :
Karine Gagnon. Journal de Québec
Agence QMI