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Régimes de retraite - Labeaume craint les compromis

  17 janvier 2012

Le maire de Québec, Régis Labeaume, dénonce le «syndicalisme néanderthalien».

Québec — Le maire de Québec, Régis Labeaume, craint que le débat actuel sur le coût des régimes de retraite ne mène à des compromis temporaires et confidentiels entre élus et syndicats.

 

«Il faut un débat public pour forcer les élus municipaux à trouver la vraie solution, mais pas la solution qui va nous permettre d'aller à un ou deux mandats supplémentaires, j'ai peur de ça», a-t-il déclaré en parlant d'ententes conclues «sous les couvertures» pour «sauver la face».

«Je fais confiance à tout le monde, mais on est tous des politiciens, alors on va faire l'exercice une fois, mais on va le faire comme il faut. Le danger, c'est de ne pas le faire pour vrai et de pelleter en avant.»

Dans son discours de la rentrée, le maire a dit qu'il avait «sciemment» lancé le débat sur les fonds de pension à prestations déterminées avant les Fêtes. Son intention, a-t-il dit, était de forcer les débats sur le sujet en famille «autour des tourtières».

Il a par ailleurs lancé un appel aux employés pour qu'ils ne voient pas dans ce débat une attaque contre leur travail. «Le débat sur les régimes de retraite n'a rien à voir avec la compétence et l'implication des employés municipaux. C'est un problème de société», a-t-il dit en soulignant que son personnel faisait «un merveilleux travail» et qu'il allait falloir «accepter de séparer les deux choses.»

Vives tensions

Selon le maire, l'écart entre les avantages sociaux des employés municipaux et ceux du reste de la population risque à terme de déclencher «une révolte». «Si on ne fait pas quel-que chose maintenant, à un moment donné, il va y avoir une révolte, j'en suis convaincu», a-t-il lancé. «Ceux qui n'ont pas la chance de vivre avec ces conditions-là sont de plus en plus informés, de plus en plus scolarisés, et de plus au courant de la situation et c'est pour ça qu'il faut s'y attaquer.»

Le maire a tenu ses propos dans un contexte de vives tensions avec les syndicats des cols blancs et des cols bleus. Comme le rapportait Le Devoir samedi, la ville de Québec a même dû annuler l'événement Reconnaissance qui est organisé chaque année pour ses employés parce que ces syndicats avaient lancé un appel au boycottage. Interrogé à ce propos hier, le maire a rétorqué que leur attitude relevait d'un «syndicalisme néanderthalien» et que «ce n'était pas la bonne façon d'arriver à ses fins que de priver les employés d'une soirée de réjouissance».

M. Labeaume a par ailleurs dit s'attendre à ce que l'année 2012 soit particulièrement intense à la ville de Québec. «Si on pense que 2011 a été mouvementée ou controversée, je ne suis pas sûr que 2012 va nous apporter la baisse de pression dont on a besoin.»

En plus du débat sur les retraites, son administration aura des «décisions importantes» à prendre au printemps sur le type d'amphithéâtre dont elle souhaite se doter. Les écoquartiers, les négociations avec les syndicats et la modernisation de la bibliothèque Gabrielle-Roy sont également au nombre des priorités. 


Source :
Isabelle Porter
Le Devoir
Photo : Agence Reuters Mathieu Bélanger