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Les policiers acceptent à 69,6 % l'offre de la Ville de Québec

  05 juillet 2011

(Québec) Après avoir été privés de contrat de travail pendant quatre années et demie, les policiers de la Ville de Québec ont accepté à 69,6 % la dernière offre de l'administration Labeau me, lors d'un vote tenu lundi soir et mardi matin.

Même s'il n'était pas en faveur personnellement de la dernière proposition de la Ville, le président de la Fraternité des policiers et policières de la Ville de Québec, Bernard Lerhe, affirme que les négociations des derniers mois entre les deux parties auront permis à ses membres de s'exprimer sur «la meilleure offre des cinq dernières années» présentée par l'administration Labeaume.


«Si les policiers sont contents, je suis content», a indiqué M. Lerhe, en entrevue, après le dépouillement du scrutin.

Au total, 686 policiers se sont penchés sur cette offre qui a été bonifiée lundi après-midi, après que M. Lerhe eut invité publiquement la Ville à améliorer sa proposition en ce qui a trait à l'assurance médicaments. Ainsi, ce n'est qu'en 2014 que les policiers vont assumer à eux seuls leur assurance médicaments, alors qu'ils devront la couvrir à 70 % pour les années 2012 et 2013. Présentement, les deux parties séparent la facture à parts égales.


Avec cette offre, les policiers obtiennent une augmentation de salaire globale d'un peu plus de 20 %, pour la durée du contrat de travail, qui s'échelonne entre 2007 et 2014. Ils bénéficieront d'une amélioration de leur traitement de 2 % par année, en plus de pouvoir comp­ter sur une prime de niveau de service qui aura atteint 4,75 % en 2014. L'augmentation de 2007 n'est pas incorporée à l'échelle salariale; elle est donc versée comme un forfaitaire. Compte tenu de toutes les primes et des améliorations salariales contenues dans ce contrat de travail, un constable au plus haut échelon salarial recevra un rétroactif de quelque 7500 $, après impôts, quand le contrat sera officiellement signé.


Même si les patrouilleurs obtiennent deux congés prioritaires par année avec cette nouvelle convention collective, il n'en demeure pas moins que cette entente comporte différents irritants pour tous les policiers. En plus de devoir assumer seuls l'assurance médicaments dès 2014, les policiers devront mettre davantage d'argent dans leur fonds de pension, et leurs 20 premières journées de maladie seront rémunérées à 80 %.


Les policiers ont aussi accepté de verser un million de dollars à la Ville afin d'enterrer deux griefs patronaux selon lesquels on leur reprochait d'avoir réduit de façon considérable le nom­bre de contraventions qu'ils remettaient aux automobilistes, notamment entre 2007 et 2009, durant les négociations avec la Ville qui n'aboutissaient pas. Par ces griefs, la Ville réclamait plus de sept millions de dollars à ses policiers.


Selon ce qu'on a pu apprendre de sources crédibles, la Fraternité y est allée de cette proposition de règlement d'un million de dollars, car elle craignait de perdre en arbitra­ge ces griefs et de devoir verser une amende encore plus salée. Com­me la Fraternité ne détient pas ce million, elle devra refaire une assemblée avec ses membres, afin de déterminer les modalités de paie­ment de ce montant avec les policiers.


Rétablir les ponts


Avec cette entente globale, Bernard Lerhe souhaite rétablir les ponts avec Régis Labeaume. Il sollicite d'ailleurs une rencontre avec lui, pour discuter des façons d'amé­liorer les relations entre les policiers et la direction de la Ville. Il espère aussi con­vaincre le maire que les cinq der­niè­res années de pourparlers, parfois très houleux, n'ont rien apporté de bon, et qu'en vue de la pro­chaine négociation, il serait important de ne pas traîner autant.


Même s'il était personnellement contre cette proposition de la Ville, M. Lerhe affirme que l'exécutif de la Fraternité, même s'il était divi­sé, a recommandé à ses membres de voter en faveur de l'offre. Le pré­sident avance que malgré toutes les concessions que ses membres devront faire, il était plus sage d'ac­cepter l'offre que de courir le ris­que d'obtenir moins en arbitrage.


«Si c'était magique en arbitrage, on serait allé en arbitrage.»


L'administration Labeaume a refu­sé de commenter la décision des policiers d'accepter l'offre.


Source :
Matthieu Boivin
Le Soleil