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Abolitions de postes « Il faut qu’on ait le moins d’employés possible »

  16 février 2012

D’ici la fin de l’année, l’administration Labeaume aura atteint son objectif d’abolir 545 postes. Mais ce n’est qu’un début, avise le maire, qui prévoit 150 autres abolitions d’ici quatre ans, et qui songe à s’attaquer au plancher d’emplois.
 

«Couper des postes pour le donner pour les grands évènements pour faire plaisir à la population, ça du bon sens, considère le maire. Couper des postes pour se bâtir un amphithéâtre, ça du bon sens. Alors on va en laisser moins à l’intérieur pour en laisser plus à l’extérieur. J’aime mieux couper des postes en bâtir une bibliothèque de plus, construire une palestre de plus, ajouter une compétition sportive.»

Privatisation

En décembre, le maire avait annoncé son intention de jouer dans la chair après avoir coupé dans le gras, au niveau des finances de la Ville. «C’est pas bien compliqué et je vais le dire comme je le pense : il faut qu’on ait le moins d’employés possible, expose-t-il. Et le principe de base c’est qu’il faut que ça coûte moins cher à l’interne pour en donner plus à l’externe.»

Ainsi, chaque directeur de service se présente devant le comité exécutif, depuis janvier. Les questions : est-ce que ça coûte moins cher que dans le privé pour chaque service, et est-ce une connaissance essentielle pour la ville? Si la réponse est non dans les deux cas, alors on a un candidat à la privatisation.

«Il faut rétrécir la mission de la Ville, juge-t-il. Elle est trop «éjârée» dans tout. Il faut que la Ville fasse l’essentiel.»

Plus fin et compliqué

Le maire donne deux exemples : un égoutier, ça ne se trouve pas au privé, et c’est une expertise pour la Ville. Un employé qui tond le gazon, par contre… «On a privatisé l’horticulture après avoir calculé que planter une fleur coûtait 16 $ à la Ville, comparé à 4 $ si on faisait affaire avec le privé. On fait la même chose pour tout, on calcule les coûts», explique M. Labeaume.

Précisant qu’aucun employé régulier ne perdra son emploi, le maire mentionne qu’on s’engage dans le plus fin et le plus compliqué. On réorganise, et on ne comble pas les départs à la retraite, par exemple. Le «timing» est excellent avec la mouvance démographique, et ce serait «terrible» de passer à côté, fait-il valoir.

Le plancher d’emplois ciblé

À savoir s’il devra s’attaquer aux planchers d’emplois, le maire répond que ce principe n’aide aucun travailleur régulier de la Ville. «Pendant que le syndicat négocie un plancher d’emploi, c’est une demande de moins qu’il fait au profit du travail. Un plancher d’emploi ne profite qu’à l’organisation syndicale. Je vais arrêter là, attendez dans quelques mois…»

De l’avis du maire, le plancher d’emploi enlève la capacité de gestionnaire. «Et ça c’est anormal. Moi j’ai été élu pour gérer, et le plancher d’emploi m’empêchent de gérer efficacement au profit de ceux qui m’ont élu.»


Source :
Le Journal de Québec
Karine Gagnon
Photo
Mathieu Bélanger