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17 % de la masse salariale grugée par les problèmes de santé au travail

  06 juin 2012

(Québec) Les problèmes de santé en milieu touchent tout autant la santé physique que la santé mentale, l'absentéisme et le présentéisme, les congés familiaux, la conciliation travail famille. L'importance de la santé dans les entreprises dépasse la simple formation de secouristes en milieux de travail ou l'application de règles pour prévenir les accidents.
 

C'est ce que Marie-Claude Pelletier, pdg de Groupe Entreprises en santé, nomme l'éléphant dans l'organisation et qui nuit à la productivité. Cet éléphant gruge 17% de la masse salariale en temps perdu, avec une influence directe sur les performances de l'entreprise, exprimait-elle en entrevue à la suite d'une rencontre de sensibilisation mardi matin avec des membres de la Chambre de commerce de Lévis.

«Dans notre tournée provinciale (groupeentreprisesensante.com), les dirigeants d'entreprises sont étonnés, ajoute Mme Pelletier. La plupart n'ont jamais pris conscience de l'ampleur du problème.»

Une norme développée par le Bureau de normalisation du Québec existe depuis 2008. La démarche de certification est possible depuis 2009. «Cette norme est une première mondiale, poursuit Mme Pelletier, car elle s'adresse à tous les types d'entreprises grandes ou petites, syndiquées ou non, publiques ou privées. Il devient possible de mettre en place de bons processus en tenant compte des objectifs de l'entreprise et des besoins des employés.»


Cinq étapes

Pour arriver à être une entreprise en santé, il y a cinq étapes et quatre sphères d'intervention. Il faut d'abord un engagement ferme de la haute direction, créer une équipe de travail, faire le bilan santé de tout le monde. Par la suite, un plan d'intervention sera établi, suivi d'une évaluation.

«Les entreprises constatent après l'évaluation que les effets et les bénéfices sont plus grands que ce qui avait été prévu, raconte-t-elle. Mais deux erreurs majeures sont à éviter: ne pas avoir l'appui de la haute direction et ne pas chercher les données auprès des employés. Les mesures mises en place ne répondront pas aux besoins des patrons et des travailleurs.»

Les sphères d'interventions toucheront les habitudes de vie (exercices, bien manger, stress) en misant sur la responsabilité des individus. Il faut avoir de mesures de conciliation professionnelle et familiale en mettant de l'avant l'importance de l'humain dans l'entreprise. Il faut revoir la politique de gestion et l'adapter, car celle a une influence directe sur la santé physique et psychologique des personnes et assurer le support pour les gestionnaires et les employés. La quatrième sphère concerne l'environnement de travail tant physique que social.

«Autant dans le secteur public que dans les entreprises privées, précise-t-elle, il est essentiel que les dirigeants se préoccupent de la santé de tous les employés, parce que ce sera deux fois plus payant de les garder en santé que de ne rien faire.»

Outre la sensibilisation, Groupe Entreprises en santé a développé des outils et un manuel d'accompagnement pour former des consultants capables d'aider des entreprises à prendre le virage santé comme l'ont fait Desjardins, la Régie de l'assurance-maladie, le Centre jeunesse de la Rive-Sud ou la ville de Montmagny, donne-t-elle comme exemple parmi les 23 qui ont obtenu leur certification.
 


Source :
Yves Thérien
Le Soleil