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Rencontre syndicats-Labeaume: la crainte d'un «gros show»
21 juin 2012
(Québec) Des syndicats de la Ville de Québec se présenteront avec scepticisme ce matin à la «rencontre au sommet» avec Régis Labeaume qui se tient toute la journée. Alors que certains doutent de la bonne foi du maire, d'autres craignent «le gros show».
«On va être 50 autour d'une table et on va mettre nos tripes sur la table? J'aimerais ça jaser avec le maire de nos enjeux et de nos préoccupations. Tant qu'à moi, demain [jeudi], c'est un gros show qu'on va faire», a lancé mercredi le président du syndicat des pompiers, Éric Gosselin.
Malgré tout, ce syndicat qui vit une relation particulièrement houleuse avec l'administration Labeaume sera de la partie. «Mais on va participer, on sera là de bonne foi.»
«On» exclut toutefois celui qui parle, puisque M. Gosselin lui-même ne sera pas du nombre, un engagement prévu depuis décembre l'empêchant de participer. Deux vice-présidents, Michel Boily et André Lamoureux, représenteront les pompiers.
Annoncée il y a quelques semaines, cette rencontre sera l'occasion pour les syndicats de «donner leur point de vue», selon le maire. M. Labeaume assure qu'il ne s'agira pas d'une rencontre de négociations, mais bien d'une réunion «d'écoute».
Pas de problème, répond pour sa part le président de la Fraternité des policiers de la Ville de Québec, Bernard Lerhe, qui a dès le départ annoncé qu'il serait présent. Le chef syndical n'a toutefois pas rempli une «fiche technique» en prévision d'aujourd'hui.
Le questionnaire de 12 pages, dont Le Soleil a obtenu copie, propose aux syndicats de commenter des passages du discours sur les régimes de retraite prononcé par le maire Labeaume le 30 mai devant la Chambre de commerce de Québec. Des questions sont posées sur l'autonomie des villes, la pression fiscale des citoyens ou encore la demande pour le droit au lock-out pour les municipalités.
Le document a été remis aux syndicats lors de rencontres préparatoires qui se sont tenues ces derniers jours avec Louise Roy et Marie-Josée Michaud de la firme montréalaise MJ Strategies, spécialisée en mobilisation des ressources humaines. La semaine dernière, le maire Labeaume a défendu ce recours à une entreprise externe.
«C'est une dépense de 18 000 $, ça fait cher alors qu'on parle d'économies», estime M. Lerhe. «Il n'y a pas de préoccupations policières dans ce questionnaire-là, alors je n'ai rien à répondre», a-t-il indiqué.
Ce questionnaire rend aussi Éric Gosselin sceptique. «Moi, me faire poser des questions sur le plan triennal d'immobilisation ou le taux de taxation, ce n'est pas mon rôle, dit-il. On se fait tellement dire souvent qu'on n'est pas des gestionnaires, ben mon rôle est d'être un officier syndical.»
Absence confirmée
De tous les syndicats de la Ville, les cols bleus, en grève des heures supplémentaires depuis le 24 mai, sont la seule organisation qui brillera par son absence aujourd'hui. Hier, le président Marc-André Dufour a réitéré sa position malgré l'ultime appel lancé par le maire lundi.
«Notre position reste la même: s'il veut nous parler, on est disponible pour parler dans le cadre de la négo», tranche-t-il. Hier, Le Soleil n'a pu s'entretenir avec le Syndicat des cols blancs, la vice-présidente du syndicat, Linda Bélanger, étant en réunion toute la journée.
Questionné hier sur ce scepticisme dont il se dit bien conscient, Régis Labeaume a dit «comprendre».
«Je les comprends. Je comprends leurs sentiments. Ils vont être surpris de comprendre à la longue qu'on veut régler et qu'on a changé d'attitude», a-t-il répondu à une question portant sur le fait qu'un autre syndicat, l'Alliance des professionnels, dit ne pas avoir beaucoup d'espoir sur sa bonne foi. «Je ne peux pas leur demander d'y croire du jour au lendemain. C'est humain et c'est normal. Alors, nous autres on espère qu'ils vont comprendre notre volonté de régler.»
Source :
Valérie Gaudreau
Le Soleil
PHOTOTHÈQUE LE SOLEIL