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L'absence des cols bleus «injustifiable», dit Labeaume

  09 octobre 2012

Comme ils l'ont fait en juin, les employés manuels sont les seuls à ne pas assister à cette rencontre initiée par Régis Labeaume pour tenter d'améliorer le climat particulièrement tendu avec les syndicats dans le contexte de négociations en cours et de déficit des régimes de retraite.
 

 Québec) Régis Labeaume considère que les cols bleus font une «grave erreur» en boycottant la deuxième «rencontre au sommet» qui se déroule ce matin. «Au lieu de se demander comment ils vont faire la grève l'hiver prochain, ils devraient être ici à travailler et à trouver des solutions. C'est très malsain comme réflexe. C'est injustifiable.»

«C'est une grave erreur de leur part. C'est pas correct», a énuméré sans détour le maire de Québec à son entrée vers 9h dans une salle de l'édifice Andrée-P.-Boucher de la route de l'Église. C'est là que la quarantaine de représentants syndicaux avaient aussi rencontré M. Labeaume une première fois le 21 juin.

Comme ils l'ont fait en juin, les employés manuels sont les seuls à ne pas assister à cette rencontre initiée par M. Labeaume pour tenter d'améliorer le climat particulièrement tendu avec les syndicats dans le contexte de négociations en cours et de déficit des régimes de retraite.

Vendredi, le président des employés manuels, Marc-André Dufour avait justifié au Soleil le refus de participer par le fait qu'il n'était pas question d'amorcer des négociations en groupe.

«On est en négos et en conciliation et le régime de retraite va se régler en négociation. Les problématiques de chaque groupe sont différentes. On ne trouve pas intéressant de participer à l'exercice», avait tranché M. Dufour.

Les cols bleus sont en grève des heures supplémentaires depuis le 24 mai. Vendredi, ils se sont entendus avec l'employeur pour les services essentiels pendant l'hiver, notamment le déneigement.

Or, le maire Labeaume juge qu'ils devraient être là ce matin. «Ils devraient être ici à trouver des solutions. Ils doivent ça à la population qui les paye très bien.»

S'entendre sur les chiffres

La journée d'aujourd'hui ne vise pas à négocier comme tel, mais plutôt de jeter les bases sur l'état des finances en prévision des négociations. Un exercice inévitable a aussi commenté Régis Labeaume à son arrivée à la réunion ce matin.

«C'est inévitable de bien donner le ton et c'est le temps de contester les chiffres. Ce ne sera plus plus le temps après. C'est pour ça qu'on fait le travail, a-t-il expliqué. Parce que je ne veux pas que dans quelques semaines, dans quelques mois, on conteste les chiffres.»

Le maire a dit s'attendre une fois de plus à des discussions «franches, transparentes et honnêtes».

D'abord sceptiques au début de la journée de dialogue de juin, les chefs syndicaux en étaient ressortis sept heures plus tard satisfaits devant «l'écoute» et «l'ouverture» du maire.

Tous avaient toutefois dit souhaiter que la relative harmonie dure une fois l'été passé.

Près de quatre mois plus tard, la journée d'aujourd'hui permettra donc de mesurer si le changement de ton perdure entre l'administration municipale et ses employés.

Attentes des policiers

De tous les chefs syndicaux présents aujourd'hui, certains arrivent avec des attentes bien précises. C'est le cas du président de la fraternité des policiers, Bernard Lerhe qui a indiqué le mois dernier qu'il a bien l'intention d'obtenir un suivi des questions soulevées lors de la première rencontre de juin.

À ce moment, le chef syndical disait avoir reçu un engagement sur un montant de 15 millions $ économisé sur les fonds de pension, mais selon lui, utilisé à d'autres fins ces dernières années. «Le maire avait dit qu'il allait faire des corrections alors j'ai hâte de voir. J'entends avoir des réponses sur ce qui a été fait», avait-il déclaré en septembre.

M. Lerhe compte aussi s'assurer que l'administration municipale a vérifié les chiffres qui contredisent Régis Labeaume selon qui l'arbitrage favoriserait systématiquement les syndicats. Faux, avait avancé M. Lerhe, statistiques à l'appui. «Il devait aussi regarder ces chiffres et revenir là-dessus à la prochaine rencontre.»

La durée de la réunion n'a pas été déterminée, mais elle pourrait durer toute la journée.


Source :
Le Soleil
Valérie Gaudreau
Photographie: CAROLINE GRÉGOIRE