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Rencontre au sommet - Labeaume prêt à « harceler »

  09 novembre 2012

Le maire de Québec, Régis Labeaume, souhaite passer à une autre étape dans sa discussion sur les régimes de retraite avec les syndicats et pour les convaincre d’accepter, il n’hésitera pas à les harceler, a-t-il lancé à la blague au sortir d’une troisième rencontre au sommet

Une lettre du maire sera expédiée dès la semaine prochaine aux six représentants syndicaux de la Ville de Québec, incluant les cols bleus.

«Je vais les inviter, et s’il faut je vais leur écrire cinq fois, je suis vraiment décidé à régler leur problème. Je ne lâcherai pas», a dit le maire, qui entend persister et insister car ces questions «doivent être réglées avant de régler le reste», croit-il.

Le maire pense à cinq items relatifs aux fonds de pension qui doivent à son avis être harmonisés pour tous les employés. Il vise notamment le déficit, le remboursement 50-50 (employeur-employé), l’âge de la retraite et les pénalités en cas de départ anticipé.

Même base de données

Tant le maire que les représentants syndicaux ont signifié, au sortir de cette rencontre, qu’ils étaient parvenus à s’entendre sur la même base de données concernant les régimes de retraite.

Reste à s’entendre sur l’interprétation, ce que les syndicats souhaitent faire chacun de leur côté, à leur table de négociation respectives, tel qu’ils l’ont signifié mercredi.

Or s’il fallait procéder séparément, selon le maire, il faudrait compter encore au moins 10 ans, ce qui engendrera des coûts de plusieurs millions de dollars pour la Ville, argue-t-il. Le maire a d’ailleurs déploré que le rapport d’Amour, qui se penche sur le déficit des régimes de retraite, soit retardé d’un an.

Retraite à 67 ans

Concernant l’âge de la retraite, M. Labeaume considère comme un modèle la décision du gouvernement fédéral de l’augmenter à 67 ans en 2023. «Pourquoi à la ville on serait différents du gouvernement fédéral, interroge-t-il. Même les Français ont fait le pas.»

Le maire n’entend toutefois pas négocier toutes les conditions de travail de cette façon. «Je ne négocierai pas avec eux autres si ça prend trois paires de bottes par année. Je ne m’occuperai pas de ça.»

Les représentants syndicaux se sont pour leur part dits peu optimistes quant à la pertinence de revenir à une telle table. Ils se disent tout de même ouverts, et attendront la lettre du maire pour trancher.

En matinée, le maire a par ailleurs questionné «le drôle d’état d’esprit» dans lequel se trouve selon lui Bernard Lerhe, président de la Fraternité des policiers de Québec. Il s’est dit satisfait de son absence, ce qui aurait contribué selon lui à alléger la rencontre.

«C’est peut-être parce que j’ai fait la démonstration très claire que les chiffres qu’il avançait par rapport au déficit des régimes de retraite n’étaient pas bons», de répliquer M. Lerhe. Ce dernier ne ferme pas la porte à une quatrième rencontre.
 


Source :
Karine Gagnon
Journal de Québec