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Seulement 36% des québécois derrières le gouvernement

  20 août 2014

(Québec) Signe que le message du maire Régis Labeaume sur les régimes de retraite a fait son chemin, c'est dans la région de Québec que l'appui au projet de loi 3 du gouvernement libéral est le plus important, selon un sondage CROP-Le Soleil-La Presse.

Le coup de sonde mené sur Internet auprès de 1000 personnes entrele 14 et le 18 août révèle que plus de la moitié des Québécois interrogés dans la Capitale-Nationale (54 %) sont en faveur de la proposition du gouvernement Couillard selon laquelle les municipalités et ses employés doivent cotiser à parts égales pour combler le déficit passé et futur des caisses de retraite. Le projet de loi 3 prévoit aussi le gel de l'indexation des prestations des retraités actuels.

Selon le vice-président de CROP, Youri Rivest, la différence entre Québec et les autres régions de la province est «vraiment énorme». Par exemple, à l'autre bout de la 20, 36 % des Montréalais appuient la législation qui sera débattue à partir de ce matin en commission parlementaire. «Ce qui est sûr, c'est que M. Labeaume est parvenu à convaincre ses citoyens, ce que Denis Coderre n'a pas encore réussi à faire», analyse M. Rivest, qui se dit cependantpeu surpris de ces résultats en raison du «microclimat» et de la position traditionnellement «plus à droite» des gens de Québec.

Si 35 % des Québécois sondés se rangent du côté du gouvernement, 26 % d'entre eux se disent dans le camp des syndicats. La balancehésite. «Trente-neuf pour cent d'indécis, c'est beaucoup. Ça veutdire que ni le gouvernement ni les syndicats peuvent se vanter d'avoir l'opinion publique de leur bord», avance Youri Rivest, qui croit que ce pourcentage risque de fondre cet automne alors que le débat prendra de l'ampleur.

Par ailleurs, qu'il n'y ait que 41 % des travailleurs syndiqués interrogés qui sont derrière les syndicats des employés municipauxdans leur opposition contre Québec surprend l'analyste. «Ça me frappe et c'est inquiétant pour les syndicats», souligne M. Rivest.D'autant plus, dit-il, que plus du deux tiers (69 %) des sondés jugent que les employés doivent combler le manque de capitalisation des régimes - 37 % dans une formule à parts égales et 32 % avecun effort supplémentaire des travailleurs -, alors que 8 % d'entre eux croient que c'est le devoir des municipalités.

Moyens de pression

Le constat est similaire lorsque les Québécois sont interrogés pour savoir s'ils sont d'accord avec les moyens de pression utilisés par les syndicats municipaux pour manifester leur mécontentement, comme le port de pantalons aux couleurs variées ou encore, la pose d'autocollants sur les véhicules de fonction.

À noter, le sondage a été réalisé avant les événements de l'hôtel de ville de Montréal lundi soir, qui risquent de passablement faire bouger lesindicateurs. «Seulement 53 % des syndiqués appuient les moyens de pression, c'est contre-intuitif», affirme M. Rivest. Sur l'ensemble des sondés, le tiers d'entre eux voient d'un bon oeil les différentes initiatives des syndicats pour faire valoir leur point de vue contre 44 % qui les désapprouvent et un peu moins du quart dont le coeurbalance à ce sujet.

Les gens de Québec sont ici contradictoires. S'ils appuient massivement l'intervention du gouvernement dans les régimes de retraite des municipalités, ils sont plus nombreux (44 %) qu'ailleurs à approuver aussi les moyens de pression des syndicats. Sans surprise, les 18-34 voient ces derniers d'un bon oeil et les 55 et plus(63 %) y sont opposés.