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Québec applique un régime minceur «fou raide» selon les cols blancs

  08 décembre 2011

(Québec) Les coupes demandées par l'administration Labeaume pourraient représenter jusqu'à 7 % du budget de certains secteurs, selon le président du syndicat des cols blancs de la Ville de Québec. Et des gestionnaires se demandent où couper davantage pour ne pas toucher les services aux citoyens.

«Dans certains arrondissements, on parle d'à peu près 7 % de coupures budgétaires», avance le président du syndicat des cols blancs, Jean Gagnon.

Photothèque Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve

«Des coupures qu'ils s'apprêtent à faire sont complètement ridicules. Ça n'a même plus de bon sens», lance le président du syndicat des cols blancs, Jean Gagnon.

«Dans certains arrondissements, on parle d'à peu près 7 % de coupures budgétaires», avance-t-il. Selon lui, après une première vague de coupes de 3 %, la Ville a demandé un effort supplémentaire en prévision du budget qui sera présenté la semaine prochaine.

«À certaines places, ils ont une première shot de 2 % et ils ont demandé une autre shot de 2, 3 ou 4 %», dit-il, évaluant les coupes demandées à environ «4 à 7 %» par secteur.


Régis Labeaume a martelé ces dernières semaines son souhait d'imposer un régime minceur à la Ville de Québec. Lors de la présentation du nouveau cadre financier de la Ville, le 28 novembre, le maire a confirmé que la Ville allait économiser 22,4 millions $ par année, soit 15 millions $ pour payer comptant des immobilisations et 7,2 millions $ par an consacrés au remboursement de la dette.

Et, à une semaine du dépôt du budget 2012, le maire Labeaume en a remis en point de presse mardi en prévenant que les coupes en vue allaient «faire mal». «On a dépassé la couche de gras. On commence à jouer dans la chair», a-t-il illustré, attendant de déposer le budget avant de fournir des exemples précis.

Or, la «chair» commence effectivement à être atteinte, selon Jean Gagnon. «Il y a des endroits qui prévoient même couper les emplois étudiants cet été. On est rendus là», se désole le chef syndical. Il y a des places où des gestionnaires se disent qu'ils seront rendus à arrêter de couper le gazon. C'est fou raide.»

M. Gagnon dit déjà mesurer l'effet des coupes dans certains secteurs. «Allez voir le nombre de postes coupés à la gestion des immeubles en peu de temps. On n'a pas moins d'immeubles pour autant, dit-il. Mais, malgré tout, il faut que la job se fasse. Inévitablement, soit ils vont au privé, soit la job ne se fait pas», ajoute-t-il.

Outre la volonté de ne remplacer qu'un départ d'employé sur deux, Régis Labeaume a annoncé que, dès janvier, toutes les dépenses de la Ville seront scrutées à la loupe. Dans son discours en faveur d'un régime minceur, le maire répète ne pas vouloir toucher aux services aux citoyens, mais plutôt couper dans «la machine», notamment l'organisation du travail.

Régis Labeaume s'attaquera aussi à ce qu'il a récemment qualifié «d'horreurs des conventions collectives» et au fonds de pension des fonctionnaires.

«Et, pendant ce temps, les dépenses de partys et d'équipements n'arrêtent pas d'augmenter», lance M. Gagnon, visiblement prêt pour un hiver chaud sur le plan des relations entre les fonctionnaires et le maire Labeaume. «On s'attend à ce qu'après les Fêtes, il reparte sur la place publique et se mette à déblatérer sur nous autres.»


Source :
Le Soleil
Valérie Gaudreau
Photographie
Photothèque Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve