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Ville de Québec - Aux syndicats de payer le salaire de leur chef, dit Labeaume

  22 janvier 2013

Québec — Le maire de Québec, Régis Labeaume, s’est trouvé un nouveau cheval de bataille : le salaire des chefs des syndicats municipaux. Estimant que ces personnes sont payées pour lui « mettre des bâtons dans les roues », il estime que les salaires ne devraient plus être assumés par la Ville.

« Je veux dire aux citoyens que ces gens-là, ceux qui nous mettent des bâtons dans les roues douze mois par année, c’est nous autres qui les payent », a lancé Régis Labeaume avant la première séance du conseil de l’année, lundi soir. Selon lui, c’est une question « d’équité », et seul le syndicat devrait payer.

Qu’il s’agisse du porte-parole de la Fraternité des policiers ou du président des cols blancs, les chefs syndicaux sont en effet tous des employés de la Ville. Ces derniers ont été libérés de leur emploi pour s’occuper à temps plein de la défense de leurs membres.

À une journaliste qui lui faisait remarquer que cette formule était appliquée depuis toujours, le maire s’est montré intraitable. « Même si ça fait depuis cent ans, moi, je le remets en question », a-t-il dit.

M. Labeaume réagissait à la dernière attaque du président du Syndicat des fonctionnaires, municipaux, Jean Gagnon, qui dénonçait en matinée les conditions de départ des élus. « On se permet de dire que, nous autres, on est des privilégiés de la société. Ils devraient commencer par eux autres », a-t-il lancé.

Conciliation interrompue

Le maire de Québec a déjà fait part de son intention de réviser le traitement des élus et a écrit au gouvernement dans ce but. Or M. Gagnon estime que ce n’est pas suffisant et que la Ville pourrait agir au moins sur leurs primes de transition.

De plus, M. Gagnon a annoncé que son syndicat quittait les rencontres devant le conciliateur pour protester contre de récents propos du maire. La semaine dernière, ce dernier avait déclaré qu’aucune convention collective ne serait signée tant que le débat sur les retraites n’aurait pas lieu à part.

Pour Jean Gagnon, cela « discrédite » les négociateurs de la Ville de Québec. « On n’a plus de raison d’aller s’asseoir en négociations. »

La prochaine rencontre avec le conciliateur devait avoir lieu la semaine prochaine. Bien que quinze rencontres aient déjà eu lieu, le syndicat prétend que les progrès sont modestes. « C’est une perte de temps à mon sens », a dit Jean Gagnon.

Selon le bras droit du maire Richard Côté, le départ des cols blancs de la table n’est pas une bonne nouvelle. « Ça veut dire qu’il n’y a plus de négociations, plus de pourparlers. Il ne se passe plus rien là. »


Source :
Le Devoir
Isabelle Porter
Photo : Yan Doublet - Le Devoir